Benoît Hamon relance la gauche française

Avec son discours à Bercy, Benoît Hamon donne le top départ pour une campagne présidentielle qui pourrait devenir plus intéressante que prévu.

20 000 personnes assistaient à ce qui pourrait être la renaissance de la gauche française. Foto: Kasmi Taoufik

(KL) – Avec son discours lors du meeting à Bercy devant 20 000 personnes, Benoît Hamon a du faire douter tous ceux qui se disent de gauche et qui prônent déjà le vote utile dans le no man’s land politique d’Emmanuel Macron. Dans une discours de positionnement dans la lignée des grands socialistes de l’histoire française, Hamon a dessiné un projet politique basé sur la justice sociale et une Europe – une vraie alternative aux propositions des candidats et candidates de la droite et de l’extrême-droite.

Et si Benoît Hamon refaisait le coup de la primaire ? Parti à 8% dans les sondages au début de la campagne, Hamon avait remporté cette élection primaire – en remontant de manière spectaculaire son retard.

Hamon prône la continuité de la politique sociale porté par les socialistes depuis un siècle, tout en l’adaptant aux réalités du 21e siècle. En même temps, son discours pourrait même plaire aux conservateurs, tellement Hamon s’appuie sur le patrimoine politique et culturel français – et cet attachement convaincu aux valeurs de la République lui confère une toute autre crédibilité que celle de ses concurrents qui doivent s’occuper davantage de leurs affaires juridiques que de celles de la France.

De quoi faire réfléchir ces politiques qui se disent de gauche et qui se rangent actuellement dans la file de ceux qui se sont mis en marche derrière un présumé porteur d’espoir issu exactement du système financier qu’il faudrait remettre en question. Comment peut-on se reclamer de gauche, tout en transférant son soutien du candidat de gauche démocratiquement désigné vers un candidat ultra-libéral et représentant du monde des finances ?

Benoît Hamon s’est mis, à sa façon, en marche, dimanche à Bercy. Il s’est présenté comme le candidat d’une autre France, celle de Victor Hugo et de Léon Blum, la France où liberté, égalité, fraternité priment sur la maxisation des profits et la course à la sacro-sainte croissance et par rapport à tout ce qu’on a du entendre jusqu’ici pendant cette campagne indigne, Benoît Hamon pourrait relancer un débat de fond. Et peut être faire revenir dans les rangs de la gauche, tous ceux qui, par peur de Marine Le Pen, sont prêts à soutenir un candidat qui ne représente en rien les valeurs de la gauche. Qui sait, peut être les 5 dernières semaines de cette campagne présidentielle deviendront plus intéressantes que prévu…

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