Berlin, Ankara, Zurich

Le lundi 19 décembre 2016 aura été une journée noire. Trois attentats dans trois villes laissent penser que certains veulent conduire le monde dans une guerre planétaire. La haine se répand.

L'heure est au deuil. Et non pas à la haine. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – La violence est de retour – avec trois attentats dans trois villes, la fête de Noël perd tout son sens. Et tout le monde s’y met. A Berlin, un attentat au camion fou a été commis sur le marché de Noël du Breitscheidplatz, au pied de la Gedächtniskirche, faisant au moins 9 morts et 50 blessés. A Ankara, l’ambassadeur russe Andrej Karlov a été assassiné lors de l’inauguration d’une exposition et à Zurich, une un inconnu a ouvert le feu dans une mosquée, faisant « que » trois blessés. Trois attentats en une journée, une consternation et tristesse absolues et la peur que la situation déraille.

L’attentat de Berlin fait automatiquement penser à celui du 14 juillet à Nice – un camion a foncé sur la foule sur le marché de Noël du Breitscheidplatz et si la police a annoncé vers 21h45 que l’un des terroristes serait mort et l’autre arrêté, la peur s’est installée à Berlin et partout en Allemagne. A l’heure, on déplore 9 morts et plus de 50 blessés. A Paris, Bruxelles et Nice, on connaît ce sentiment. Cet attentat élargit la cible du terrorisme. Si auparavant, surtout la France et la Belgique étaient visées, l’Allemagne comptait déjà sur la liste des cibles annoncées par Daesh, même s’il est beaucoup trop tôt pour attribuer cet attentat à quelqu’un.

Les réseaux sociaux en Allemagne débordent depuis l’attentat de messages de haine, et il est fort à craindre que les extrémistes puissent en tirer profit, comme c’était déjà le cas dans d’autres pays. Un attentat sur un marché de Noël, de surcroît dans la capitale allemande, cela est lourd de symbolisme. Il s’agit d’une attaque qui vise la symbolique de la culture judéo-chrétienne, d’une attaque qui vise à stimuler encore davantage la haine. Une haine, qui s’est également manifestée dans l’attentat de Zurich.

Un inconnu a ouvert le feu sur des croyants dans la salle de prière d’une mosquée à Zurich, faisant trois blessés, avant de réussir à prendre la fuite. Là aussi, il est trop tôt pour attribuer cet attentat à quelqu’un, mais un tel geste dans la salle de prière d’une mosquée indique assez clairement qu’il s’agit d’un acte sur fond religieux ou xénophobe.

Et l’attentat à Ankara fait penser à plusieurs situations historiques où des guerres ont été déclenchées par des attentats. L’assassinat de l’ambassadeur russe en Turquie Andrej Karlov pourrait changer la donne dans une région déjà totalement déstabilisée. Mais qui aurait intérêt à commettre un tel acte ? L’opposition syrienne ? Les Kurdes ? L’Occident ? Erdogan lui-même ? La liste de ceux qui pourraient profiter de cet attentat est longue.

Berlin, Zurich, Ankara – et maintenant ? La réponse, et tout le monde l’avait déjà dit et redit après les attentats à Paris, Bruxelles et Nice, ne peut venir que de l’Europe. Toute l’Europe doit se montrer solidaire face au terrorisme et un autre danger au moins aussi grand que celui du terrorisme – l’extrémisme xénophobe et néonationaliste qui sort de son trou et qui tente de profiter de la peur et de la détresse des Européens et Européennes. Soyons solidaires, refusons de céder devant le terrorisme, mais également devant ces extrémistes qui veulent maintenant profiter de la peur pour proposer la haine comme alternative. La haine n’est pas une alternative à rien du tout. Nous n’avons pas le choix – nous devons construire beaucoup plus rapidement une vraie Europe solidaire qui saura se défendre contre les menaces externe et internes sans tomber dans le piège que nous tendent les terroristes de tous les bords. Si nous tombions dans ce piège de la haine, les terroristes auraient atteint leur objectif. Après le deuil, nous avons une grande mission – construire une Europe digne de ce nom. Nous le devons à toutes les victimes des attentats, n’importe leur nationalité, n’importe l’endroit où les attentats surviennent. Ce n’est pas la Belgique qui est visée, pas la France, pas l’Allemagne, mais toute l’Europe et notre mode de vie. Ce n’est qu’ensemble que nous, 500 millions Européens, pourrions y arriver.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste