Berlin – la plus française des villes allemandes

La France et son patrimoine culturel paraissent à tous les coins de rues à Berlin. Décidemment, on adore la culture française dans la capitale allemande.

Les Berlinois se souviennent de la prise de la ville par Napoléon - avec un sentiment positif ! Foto: Kai Littmann

(KL) – L’histoire entre la France et Berlin n’a pas toujours été facile – et pourtant. Aujourd’hui, tout Berlin respire la France, la culture française, et même Napoléon est encore mis à l’honneur. Etrange, puisque Napoléon avait vaincu la Prusse et obligeait les Berlinois de lui donner les clés de la ville. Mais même cet épisode peu réjouissant ne peut en rien ternir l’amour profond que Berlin porte à la France.

Le métro passe par la «Französische Straße», on change pour la Place Savigny et dans le quartier chic du centre-ville, à un jet de pierre du boulevard «Unter den Linden», le «Marché des Gendarmes». En Français dans le texte. Dans les wagons, toutes les affiches sont en Allemand, en Anglais et – en Français.

La Porte de Brandebourg, symbole de l’histoire berlinoise, et la grande place qui donne sur «Únter den Linden», est la «Place de Paris». Où se trouve, en toute logique, l’Ambassade de France. A trois pas de la Porte de Brandebourg flotte le drapeau tricolore et cela ne surprend personne.

Devant le Centre Français à la Müllerstraße, une Tour Eiffel de 20 mètres montre l’attachement à la France, tout comme l’Institut Français à la Maison de France sur le Kurfürstendamm qui lui, fut le boulevard le plus chic avant l’unification allemande. Toujours assez chic, le quartier a perdu de son importance après 1989, puisque le centre de Berlin se trouvait décalé vers l’Est.

Retour dans le tram, nous ne somme même pas surpris d’entendre parler le Français. Deux dames d’un certain âge discutent et on distingue l’agréable accent du midi. A Berlin. Solange et Thérèse ne sont pas des touristes, mais, comme elles disent, «quand les autres sont rentrés en France, nous sommes restés.» Employées civiles de l’administration française à Berlin, elles se sont reconverties dans le privé. «Nous n’avions pas envie de rentrer en France, nous sommes tellement bien à Berlin…»

Et est-ce que les Berlinois ont jamais eu un geste de rejet par rapport aux Français à Berlin ? Après tout, l’armée française, tout comme les armées britanniques et américaines, étaient les forces d’occupation en Allemagne depuis la IIe Guerre Mondiale. «Pas une seule fois», répondent les deux, «on avait toujours l’impression que les Berlinois étaient bien contents que nous étions là. Imaginez qu’aux moment de la construction du Mur en 1962, la situation était tellement tendue et les Berlinois craignaient que les Russes puissent essayer de s’emparer de la partie ouest de la ville. Il ne faut pas oublier que la ville était encerclée, ce qui donnait une situation «d’ile» que nous partagions avec les Berlinois. Nous étions logés à la même enseigne. Cela crée des liens…»

Solange et Thérèse sont aujourd’hui à la retraite et restent à Berlin. La France ne leur manque pas ? «Moins qu’il y a 30 ans», sourit Thérèse, «nous rentrons régulièrement en France pour y passer quelques semaines, mais nous sommes aussi contentes de revenir ensuite à Berlin. C’est ici, notre chez-nous !»

Berlin est donc la plus française des villes allemandes. C’est important que ce lien existe, car l’avenir de l’Europe passera effectivement par une bonne entente franco-allemande. Qui fonctionne à merveille à Berlin.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste