Bibliothèques idéales : Françoise Nyssen

Femme, non énarque et Belge ! Rendez vous compte, Madame Michu !

Françoise Nyssen et Jean-Luc Fournier de retour de Waikiki aux Bibliothèques idéales Foto : marcchaudeur/CC-BY-SA/ eurojournalist

(Marc Chaudeur) – L’enferre, c’est les hôtes ! Françoise Nyssen, une femme d’origine belge, si si, choisie à contre-emploi par le Président le la République comme jadis Catherine Trautmann par Jospin, a présenté son dernier livre et en même temps, tous les nœuds de vipères et rois-de-rats enchevêtrés auxquels on s’expose quand on n’est pas Parisienne et qu’on accepte de devenir Ministre de la Culture. Alors, heureuse, Françoise ?

Heureuse : au CMD de Strasbourg ce 11 septembre, nous avions devant nous une femme épanouie, qui sans doute a le sentiment de réussir sa vie. Comme c’est étrange ! Aucune comparaison avec le portrait caricatural que la presse parisienne et/ou gouverno-complaisante dressait de cette personne éminemment sympathique, lorsqu’elle devait se confronter à certains staffs gouvernementaux. Cocasses et terribles aussi, les « explications » que fournit cette fichue presse lorsque Françoise Nyssen fut débarquée, le 16 octobre 2018. « Pourquoi Françoise N. a échoué » ; «  Françoise N. : un manque de charisme », etc. Passons. Et faisons le point, en bref, indépendamment de son livre (Plaisir et nécessité, 2019, Stock) que nous n’avons pas lu.

En quoi cette ancienne chercheuse en chimie a-t-elle « échoué » ? Son bilan est loin d’être nul ou mauvais. Tentative,certes d’une difficulté transcendantale dans un pays comme la France, de rééquilibrage territorial du budget (le ministère dépense 10 fois plus dans le seul Paris que dans le reste du pays), lutte contre les ségrégations culturelles autres que géographiques aussi, pass Culture de 500 euros pour les 18 ans, mesures pertinentes dans le domaine de l’audiovisuel – son point faible, certes, et elle était attendue là par les requins parisiens du Ministère – et en somme, un intérêt passionné accordé à la culture en train de se faire, sur le terrain.

La Ministre a eu droit à son lot de polémiques, dont certains justifiées, il est vrai. Des constructions sans autorisation à Arles et à Paris, des subventions indues versées (par négligence ?) par son propre ministère à sa maison d’édition, Actes sud. Et puis, relevant plutôt de la hargne des politiciens pros, cette école fondée avec ses proches, le Domaine des possibles, dont l’élégant reître Mélenchon a affirmé qu’’elle relevait d’une secte – en réalité, la pédagogie en est modérément inspirée par celle que prône Rudolf Steiner, mais secte et pédagogie steinérienne, pour beaucoup de gauchistes latinos, c’est kif kif.En passant, Mélenchon le spadassin botté omettait de préciser que l’attirance réfléchie de Madame Nyssen pour certaine spiritualité et surtout, pour une école plus différenciée suivait le décès de son fils âgé de 18 ans, en 2012.

Non, le problème se situe ailleurs – nous écrivons au présent parce qu’il se posera pour d’autres encore, bien évidemment. A ce propos, à Strasbourg, nous avions prévu le départ de Françoise Nyssen dès mai 2018… La France est un pays que peuplent 60 millions de personnes, mais y importent davantage le Microcosme : les mesquineries, les médisances et la hargne de ce nid de reptiles où sévissent journalistes présomptueux, Courson et Ferrazzi, mini-éminences grises de l’Elysée et de Matignon et satellites indéterminés.

En tout cas, il faut remercier Emmanuel Macron d’avoir ainsi choisi, par quelque énigmatique stratégie, une femme issue de la fameuse « société civile », une personne ouverte et franche étrangère au sérail.

 

 

 

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