« Bremain day » !

Aujourd’hui, les Britanniques sont appelés à voter s’ils veulent rester des membres de la famille européenne ou pas. On croise les doigts qu’ils ne suivent pas les populistes du « Brexit ».

C'est aujourd'hui que les Britanniques devraient voter en faveur du "Bremain" - la seule voie pour sauver le projet européen. Foto: LavaBaron / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – La question du « Bremain » ou du « Brexit » ne se résume pas à des plans économiques, le comportement de la Bourse, les angoisses des investisseurs. Le référendum organisé aujourd’hui porte sur une question beaucoup plus large – « est-ce que vous croyez encore en ce projet européen ? ». Vu sous cet angle, on ne peut qu’être en faveur du « Bremain ».

Le projet européen nous a apporté la plus longue période de paix dans l’histoire de notre continent. Après des millénaires marqués par des guerres fratricides, l’Europe avait trouvé un terrain d’entente qui s’est dégradé au fil des années. Il est vrai qu’aujourd’hui, l’action européenne se limite le plus souvent à un triste rôle d’agent des marchés financiers et des intérêts des lobbys qui eux, détiennent un pouvoir démesuré sur tout ce qui se passe en Europe – l’imperfection de l’Europe se montre actuellement dans presque tous les dossiers d’actualité.

Mais est-ce une raison pour abandonner ce rêve européen ? Certainement pas ! Le retour vers le nationalisme que prônent les extrémistes un peu partout en Europe, constitue la voie vers le passé, un passé peu glorieux et carrément dangereux. La semaine dernière, nous avons du constater une nouvelle fois avec stupeur et tristesse que le nationalisme tue. Que le nationalisme nie la vie, les valeurs humaines, le vivre-ensemble.

Ensemble, nous pourrons améliorer cette Europe – et pour ce faire, cette Europe a besoin de tous, y compris les Britanniques. Considérant l’Europe comme la « famille des peuples », elle doit être repensée de A à Z. Tout le monde comprend que l’Europe institutionnelle s’est manœuvrée dans une impasse qui nécessite des réformes fondamentales. Mais si chacun part de son côté, on risque de ne plus se retrouver après.

Ce n’est pas le moment d’avoir peur de l’Europe, mais de s’attaquer avec optimisme et volonté à la refonte de cette Europe qui est le garant de la paix et d’une prospérité partagée pour notre continent. Aujourd’hui, les Britanniques ne décident pas d’un modèle économique, ils ne décident pas des chiffres économiques, mais ils répondront à la question si l’unité européenne pourra être sauvée.

Que ceux qui prônent le « Brexit » se détrompent. Le « Brexit » est synonyme du nationalisme et lorsque l’on soutient le nationalisme, il faudra vivre avec les conséquences. Le siècle dernier, l’Europe et le monde ont vécu à plusieurs reprises ce qui arrive lorsque le nationalisme devient le credo de l’état – de dizaines de millions de victimes devraient nous le rappeler.

Stay with us, Great Britain !

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