Brexit – il faut être irresponsable pour poursuivre sur cette voie

La livre sterling a atteint hier son plus bas niveau depuis 31 ans – il s’échange avec le dollar à 1,2762 US$. Il serait temps de réfléchir et d’annuler ce Brexit dont même les Britanniques ne veulent plus.

Même les Britanniques ne veulent plus de cette bêtise qui est le Brexit... Foto: Katy Blackwood / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Le Brexit, c’est une catastrophe annoncée. Votée après une campagne mensongère, la sortie de la Grande Bretagne n’a que des conséquences négatives et ce, non seulement pour les Britanniques, mais pour toute l’Europe. Pourquoi alors poursuivre sur cette voie erronée, pourquoi ne pas admettre que David Cameron a commis une erreur monumentale pour ses ambitions personnelles et tout simplement revenir sur cette décision ?

Les souffrances de l’économie britannique ont commencé – avec une livre sterling au plus bas niveau depuis 31 ans, les exportations sont certes stimulées, mais les entreprises britanniques gagnent beaucoup moins, ce qui, assez rapidement, se traduira par une perte d’emplois. De plus, avec la livre à ce niveau, les importations deviennent de plus en plus chères, ce qui aura un impact sur les prix que doivent payer les consommateurs – un sacré coup de frein pour la conjoncture au Royaume Uni. Mais les conséquences fâcheuses du Brexit ne s’arrêtent pas là.

Les états-membre de l’Union Européenne, dont bon nombre se bat actuellement pour donner des impulsions à l’économie dans l’espoir de stimuler une croissance qui elle, serait synonyme de la création d’emplois, connaîtront tous une baisse du taux de croissance, pouvant atteindre les 0,7% par pays. Ceci représente donc également un coup de frein pour tous les efforts fournis en vue d’une relance – ce qui sera particulièrement néfaste pour les pays du Sud de l’Europe.

Et, pire encore, le Brexit est un signal des plus négatifs concernant la cohésion européenne. Au lieu de travailler ensemble en vue de vraies réformes européennes (qui logiquement, devront commencer par une modification du « règlement interne » et donc, la mise en place d’une Europe fédérale), la Grande Bretagne joue la carte du retour au nationalisme. Cet appel a déjà été entendu ailleurs en Europe et partout, les néo-nationalistes reviennent à la charge, prônant le cavalier seul face à un monde globalisé. Mais il n’existe pas un seul exemple dans l’Histoire ou une montée du nationalisme aurait engendré sécurité, paix et prospérité. Par contre, le nationalisme a toujours été la source de conflits, de guerre et de l’appauvrissement des populations.

Theresa May a actuellement tout faux, les chiffres le prouvent. Et l’Europe ? L’Europe, comme toujours, n’arrive même pas à trouver une position commune vis-à-vis de la Grande Bretagne. Pendant que les uns (dont l’Allemagne) jouent la montre en espérant que tout cela ne soit pas si grave que ça, d’autres (dont la France) s’exercent dans un « Brit bashing » peu constructif.

Pourquoi les institutions européennes ne font pas ce qu’elles avaient promis le matin du 24 juin, à la publication des résultats du référendum britannique ? Tout le monde, sans exception, avait alors parlé d’un « nouveau projet européen », mais actuellement, personne n’y travaille. Cela veut dire que nous avons déjà perdu trois mois et demi – pendant lesquels il aurait été possible de faire autre chose que de se regarder mutuellement dans le blanc des yeux.

La seule solution pour cette évolution étrange, serait de renoncer au Brexit et de lancer un processus de concertation européenne, en impliquant les citoyens et citoyennes européens. Il faut arrêter avec ce cauchemar qui met en péril la cohésion de la Grande Bretagne et celle de l’Europe. Si ce référendum du 23 juin pouvait servir comme élément déclencheur de vraies réformes européennes, il aura au moins servi à quelque chose. Mais en vue de l’incapacité et l’inertie des responsables européens et britanniques de faire un pas dans la bonne direction, il faut craindre que cette erreur monumentale soit effectivement consommée. Il leur faut quoi pour réformer cette Europe ?

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