Brexit : La dernière ligne droite

Tribune libre de David Blunt, maître de conférences en relations internationales à la City University of London, sur ce qui va se passer ces prochains jours.

Dr. David Blunt donne son évaluation de la situation autour du Brexit. Foto: City University of London

(Par David Blunt) – Un accord sur le Brexit semble très peu probable en ce moment. La dernière rencontre entre Boris Johnson et son homologue irlandais Leo Varadkar dans le manoir de Thornton a été perçue comme une avancée diplomatique sans toutefois permettre de résoudre de nombreux problèmes importants qui persistent. La solution pour éviter « une frontière dure » entre l’Irlande et l’Irlande du Nord signifie que, dans un avenir prévisible, cette dernière doit rester dans le marché unique. Par ailleurs, l’hypothèse avancée selon laquelle les nouvelles technologies existantes pourraient fournir une solution est trop spéculative pour susciter de l’intérêt.

Même si les Irlandais ont accueilli favorablement les propositions du Premier ministre britannique au sujet de la frontière irlandaise, le reste de l’UE ne sacrifiera pas l’intégrité du marché unique sur cette question. La seule solution viable est un filet de sécurité uniquement pour l’Irlande du Nord. C’est envisageable et l’Union Européenne y adhérerait. La difficulté est telle que le Parti unioniste démocrate et ses alliés au sein du « European Research Group » ne soutiendront jamais cette solution.

Si le Premier ministre ne peut compter sur leur soutien, il semble impossible qu’un accord puisse être adopté par le Parlement britannique. À cela s’ajoute la menace pour chaque député travailliste de se montrer favorable à cette nouvelle entente avec des risques de sanctions au sein de son groupe. Boris Johnson est désormais confronté au même problème qui a mis fin à la carrière de Theresa May en tant que Premier ministre : tout accord bénéficiant du soutien de l’UE ne sera pas adopté par le Parlement et tout accord qui pourrait être adopté par ce Parlement ne sera pas soutenu par l’UE.

A moins que Boris Johnson n’obéisse à la loi et ne demande une prolongation du délai du Brexit, deux solutions semblent être envisageables : une élection qui formerait un Parlement capable d’adopter un accord ou un second référendum avec le peuple plutôt que le Parlement qui décide.

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