Camarãoes dos Pobres

Les crevettes des pauvres, ou lupins, font partie intégrante de la culture culinaire portugaise.

Les crevettes des pauvres, se vendent en vrac ou conditionnées pour le libre-service et la conservation. Foto: Tamorlan / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, prendre l’apéro au Portugal, ou avec des Portugais « emigrantes », ne se faisait pas sans « Camarãoes dos Pobres ». Ces « tremoços », que nous nommons lupins, sont au Portugal surnommés « crevettes du pauvre », car pour les manger, il faut les extraire de leur pellicule protectrice. A l’époque citée précédemment, pour les gamins, ils étaient aussi des projectiles de choix, au grand dam de leurs parents, souvent très modestes. Mais quel plaisir de se livrer à des batailles, et viser juste en appuyant fortement sur ces légumineuses conservées dans la saumure !

Le « tremoço » est cultivé depuis plus de quatre millénaires. On le retrouve autant chez les Mayas que dans l’Égypte ancienne. Son premier producteur mondial est… l’Australie ! Sa graine est composée à 34% de protéines, 11% de cellulose, 8% de matières grasses et 4% de minéraux. Ce qui en fait une bonne alternative au soja dans l’alimentation végétarienne ou végétalienne. Par ailleurs, il ne contient pas de gluten, d’où son intérêt pour une certaine tendance culinaire. Ses fèves se mangent en apéritif, ajoutées à une salade composée ou intégrées à des galettes de légumes, mais il est également possible de l’utiliser en farine, afin de remplacer les œufs.

Allié de l’agriculture biologique, le lupin est capable de chercher l’eau très profondément. Captant le phosphore dans des sols où d’autres cultures n’y parviennent pas, il peut pousser sur des sols très pauvres. Quant à l’azote qui lui est nécessaire, il le capte dans l’atmosphère. Sa culture a donc pour un rapport intéressant, un très faible impact environnemental, d’où son emploi aussi comme engrais vert. Ce qui réduit quelque peu son succès, dans notre société moderne, est son classement dans la catégorie des allergènes majeurs, du fait de sapotentielle capacité de produire de allergies croisées avec l’arachide.

Pour préparer vous-même vos « Camarãoes dos Pobres », laissez vous conseiller, en anglais, par Michael Santos. Mais si vous préférez une version en portugais dans le texte, alors suivez Lá Vai Maria qui change de tenue pour les différentes prises, marquant ainsi l’inscription dans la durée du processus de fabrication ! Les « Camarãoes dos Pobres » peuvent aussi servir à fabriquer un excellent houmous, comme le démontre Mônica da Costa.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste