Cannes 2025 – THE PHOENICIAN SCHEME de Wes Anderson

Esther Heboyan a vu pour vous un autre film de compétition pour la Palme d'Or – THE PHOENICIAN SCHEME réalisé par Wes Anderson.

The Phoenician Scheme, un film à classer dans plusieurs genres... Foto: © FDC2025

FDC logo klein(Cannes, Esther Heboyan) – Après les narrations décousues de The French Dispatch (2021) et Asteroid City (2023), Wes Anderson est de retour dans la compétition pour la Palme d’or avec The Phoenician Scheme, un film plus linéaire, mais qui continue de se nourrir à la fois de l’onirisme débridé et de la mise en scène méticuleuse du cinéaste.

L’histoire se passe dans un pays imaginaire, la Phénicie, où un homme d’affaires riche et ambitieux, Zsa-Zsa Korda (l’excellent Benicio del Toro) choisit de léguer sa fortune et ses projets d’enrichissement, non pas à ses neuf fils, mais à sa fille Liesl (Mia Threapleton, nouvelle venue dans l’équipe d’Anderson) qui a grandi dans un couvent et s’apprête à prononcer ses vœux. Parallèlement, le gouvernement veut déjouer les plans de Korda, voire éliminer le magnat à coups de sabotages, d’où les crashs de son jet privé et les scènes de violence à répétition. Est-ce pour rire ? À plusieurs reprises, Korda se retrouve dans les nuages, auprès de sa défunte grand-mère, ou face à Dieu (Bill Murray) pour être jugé, avant de se réveiller bien vivant et bien décidé à poursuivre ses machinations et à imposer sa loi de seigneur capitaliste.

Le scénario, co-écrit avec Roman Coppola, ressemble à une parodie absurde de plusieurs genres cinématographiques – film d’aventures, d’espionnage, etc. Chaque séquence, d’une complexité tant dramatique que visuelle, mériterait une analyse approfondie. Et comme dans Asteroid City, la cinéphilie de Wes Anderson ne fait qu’ajouter un jeu de devinettes pour les spectateurs. Le rythme accéléré du récit contribue à l’aspect ludique, annulant – peut-être – le poids d’une violence que le réalisateur semble avoir capté dans l’air du temps.

Benicio del Toro, qui porte le film sur ses épaules, pourrait recevoir le Prix d’interprétation masculine. Mais l’acteur canadien Michael Cera (Juno, 2007 ; Noël à Miller’s Point, 2024) dans le rôle du tuteur espion Bjorn Lund, érudit passionné par les insectes, amoureux transi de Liesl, est aussi un sérieux candidat. Et un prix pour Wes Anderson dont chaque fable témoigne de la folie du monde ?

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