Cards of Qatar (3) – Amit Karki (Népal)

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(Blankspot / KL) – Il y a plus de deux décennies que le mari de Khina Bista, Amit Karki, s’est rendu au Qatar pour la première fois. Ils se sont mariés il y a 12 ans, lorsqu’il était revenu au Népal pour des vacances.

« A vrai dire, depuis que nous sommes mariés, nous ne nous sommes pas beaucoup vus. Il passait sa vie au Qatar à travailler et ne rentrait à la maison qu’une fois par an. J’ai élevé nos fils ici, mais ils n’ont jamais réellement connu leur père et maintenant, il est mort », dit la veuve.

Ses fils lui ont souvent dit qu’ils voulaient qu’Amit quitte son travail au Qatar pour rentrer à la maison.

« Je voulais aussi qu’il rentre et je lui ai dit que nous ferons tout pour ça », dit-elle, « qu’on allait y arriver ensemble, qu’on allait nous organiser, qu’il rentre seulement à la maison. »

Si ce n’était pour les enfants, qui ont 11 et 7 ans, Khina dit qu’elle ne tiendrait pas.

« Ils demandent en permanence leur père, mais je n’ai pas de réponse à leur donner, je ne peux même pas consoler sa mère qui a 65 ans », elle explique, « si vous n’avez pas vécu ça, vous ne pouvez même pas vous imaginer ce qu’il arrive à une famille lorsque tous les espoirs d’un avenir meilleur sont perdus. Lorsque la seule personne qui assure un revenu pour la famille meurt. »

Ils savaient qu’Amit ne s’était pas senti très bien depuis un moment. Il s’était plaint, mais continuait à travailler. Un jour, lorsqu’il rentrait à l’appartement qu’il partageait avec plusieurs collègues, il avait de telles douleurs qu’on l’a conduit à l’hôpîtal.

« A son arrivée à l’hôpital, il était mort, dit mon neveu qui lui aussi, travaille au Qatar. Je lui ai demandé de se renseigner et c’est là qu’il a appris qu’il s’agissait probablement d’une crise cardiaque, mais personne ne nous a informé sur ce qu’il s’était réellement passé et pourquoi”, dit Khina.

La famille d’Amit a reçu un peu plus de $5.753 de la part du gouvernement népalais et $11.500 de son assurance-vie.

« Je ne sais pas combien il lui devait, mais nous n’avons reçu que de petites sommes de la part de son employeur. Il n’avait même pas un vrai contrat de travail à son dernier poste. Ses anciens employeurs ont maintenant réglé ce qu’ils lui devaient. »

La perte d’Amit est d’autant plus traumatisante qu’il avait commencé à considérer sérieusement de rentrer définitivement et qu’il ne voulait plus rester au Qatar.

« Nous nous attendions à ce qu’il revienne bientôt pour vivre avec nous ici, mais au lieu de cela, nous l’avons accueilli dans un cercueil », dit Khina.