Carton plein sur le Cávado

Implanté sur le Rio Cávado, le Barragem da Caniçada procède actuellement à d’importantes décharges d’eau. Une bonne nouvelle localement, mais à relativiser quant à l’ensemble du pays.

Un magnifique cours d’eau, dans une magnifique région ! Foto: Cidonio Rinaldi / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Répertorié par Tripadvisor comme un site touristique, situé au nord du Portugal dans les communes de Vieira do Minho et Terras de Bouro, le barrage de Caniçada a procédé cette semaine, à d’importantes décharges d’eau par ses déversoirs de crues, en raison de précipitations conséquentes en amont. Ce qui est une plutôt bonne nouvelle, en vue d’un été annoncé très sec par certains prévisionnistes.

Les températures maximales attendues, devraient en moyenne pour l’ensemble du pays, atteindre les 30°C dès la mi-juin, pour ne baisser qu’après la première semaine de septembre. Soit près de trois mois bien chauds, avec des probabilités de précipitations très faibles. Quoi de plus normal, dans une région du sud-ouest de l’Europe ? En effet, mais les déficits hydriques constatés depuis plusieurs années dans la Péninsule Ibérique, sont plus une conséquence de la perturbation du climat, que des phénomènes saisonniers habituels.

LeBarragem da Caniçada, retenue d’eau s’étendant sur une quinzaine de kilomètres, entrave le cours de la rivièreCávado, par un barrage voûte de 76 mètres de hauteur sur fondations, pour une longueur de 246 mètres. Soit 10 mètres de plus que la hauteur de la Pyramide de Mykérinos et 16 mètres de plus que la largeur de celle de Khéops. Créé en 1955 et géré par Energias de Portugal, il a une capacité de 170.600.000 m3 et s’étend sur 6,89 km². Ce qui, comparé au grands barrages français, est plutôt modeste, mais il a l’avantage d’être plein, contrairement à celui de Vouglans dans le Jura français, 2 fois plus étendu et d’une capacité 3,5 fois plus importante.

Au nombre de 17 sur 175 édifices, les barrages hydroélectriques représentent près de 10% des retenues d’eau construites au Portugal. Ils ont aussi pour fonction de réguler en aval, le débit des cours d’eaux sur lesquels ils sont implantés, et évitent ainsi les crues. En Novembre, les six barrages alimentant l’Algarve, avaient grâce à des pluies abondantes, réussi à faire remonter leurs niveaux, mais les épisodes de sécheresse se succédant, l’agriculture du sud du pays n’est pas tirée d’affaire.

Au nord-est, depuis 2018, les agriculteurs demandent l’utilisation de l’eau du barrage hydroélectrique de Baixo Sabor, afin d’atténuer autant que faire se peut, les conséquences de la sécheresse induite par le changement climatique. Construit de 2008 à 2016, ce barrage dont la pleine capacité est 64 fois supérieure à celle de celui de Caniçada, pour une capacité utile 4 fois plus importante, devient la cible de beaucoup de polémiques. Mais en 2024, la production d’énergie renouvelable, a atteint au Portugal près de 71% de celle consommée, l’électricité d’origine hydroélectrique représentant 28% de la consommation globale, d’où l’importance des 17 barrages hydroélectriques, dont celui de Caniçada.

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