Ce dont les Allemands ont besoin pour être heureux
Une enquête GfK / Spiegel Online revèle que les Allemands n’ont pas d’ambitions démesurées – leurs rêves sont assez modestes.
(KL) – Les Allemands semblent vivre sur un nuage. Lors d’une enquête menée par l’Institut GfK pour le compte de Spiegel Online, les sondés ont indiqué qu’il ne leur fallait pas grande chose pour être heureux. Comme si tout ce qui se passait dans le monde ne les concernait pas. Au top du hitparade – la santé (56,0%), l’argent (38,8%) et la famille (30,8%). La paix dans le monde n’est pas un sujet qui inquiète les Allemands – seulement 9,4% ont déclaré rêver de la paix dans le monde.
Etre en bonne santé, vivre longtemps, sans se soucier de problèmes matériels, tels sont les souhaits des Allemands. Même si côté finances, les Allemands se sont montrés assez modestes (seulement 3,9% des sondés indiquent rêver de «richesses» et 7,2% d’un gain de lotto, tandis que la première réponse était «vivre sans soucis matériels»), tout semble aller pour le meilleur du monde dans le pays des Teutones. Ni la politique internationale, ni les clivages sociaux qui se sont ouverts dans la société allemande (qui compte presque 15 millions de personnes menacées par la précarité) ne figurent sur la liste des sujets que les Allemands voudraient améliorer. Etonnant.
Accès à la propriété, pouvoir se permettre de voyager, savoir les siens libre de soucis financiers – on dirait que l’Allemagne échappe encore à ce qui se passe autour du pays. Le sondage confirme donc à la fois tous les stéréotypes de la société allemande et livre la raison pourquoi les Allemands ne se rebiffent pas contre la politique allemande qui a des consequences dévastratrices dans d’autres pays européens. L’Allemagne se porte tout simplement trop bien pour que le peuple allemand se réveille de sa léthargie. Ce sentiment que «tout aille pour le meilleur dans le meilleur des mondes» explique certainement aussi l’affection illimitée que les Allemands affichent pour leur chancelière Angela Merkel, tendrement surnommée «Mutti» par les Allemands – elle représente en effet un personnage politique maternel qui gère les affaires dans l’intérêt de toute la famille allemande. Donc, on n’a pas besoin de nous faire du soucis.
Les révoltes allemandes en cette année 2015 tournent autour de questions salariales ou encore la réduction du temps de travail, l’age de la retraite et d’autres sujets qui ailleurs, seraient considérés comme des «problèmes de luxe». Mais la réalité est là. Subjectivement, les Allemands vont bien et ils ne se posent pas tellement de questions si cela pourra durer. Et – ils ne se soucient pas vraiment des autres, ce qui explique pourquoi une partie des Allemands est réceptive pour des slogans xénophobes – ne venez pas déranger notre bien-éranger notre bien-être social, tel semble être la devise.
Mais les Allemands se trompent en pensant que cela pourra durer. Les crises se rapprochent à pas de géant, un conflit est programmé avec la Grèce qui poursuivra sérieusement le remboursement de la dette allemande datant de la IIe Guerre Mondiale, le conflit en Europe Centrale frappe déjà à la porte et les changements démographiques risquent de ramener l’Allemagne rapidement au coeur de la crise. Mais les Allemands ne commenMais les Allemands ne commençeront à réflichir sur leur rôle dans la communauté internationale et européenne qu’à partir du moment où ils seront eux-mêmes exposés à des problèmes plus concrets qu’aujourd’hui.
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