Ce ne sera qu’un match de foot, chers amis…

Depuis dimanche soir, une vague d’un anti-germanisme primaire déferle sur les réseaux sociaux. Pourtant, jeudi soir, ce ne sera qu’un match de foot…

Personne n'a envie de revoir des images pareilles jeudi à Marseille. Ce serait pas une mauvaise idée d'arrêter de stimuler de la haine... Foto: Bondowoso Chanel / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Jeudi soir, ce sera donc la demi-finale tant attendue – les Bleus rencontreront la « Mannschaft » à Marseille pour une place en finale de l’EURO 2016. Déjà quelques minutes après le coup de sifflet final du match France – Islande et la qualification des Bleus pour cette demi-finale, les réseaux sociaux commençaient à virer dans cet anti-germanisme primaire visant à empoisonner cette fête du sport.

Caricatures de casques pointus, commentaires acerbes du genre « vengeance », « revanche pour 1982 » et d’autres commentaires du même style fusent de partout. Peut-être faut-il se souvenir qu’il ne s’agira que d’un match de football que bien entendu, les deux équipes veulent gagner, mais l’enjeu de ce match s’arrête aussi là.

Oui, il y avait 1982 et Séville, ce match terrible avec ce geste encore plus terrible du gardien allemand Harald Schumacher dont l’attaque sur Patrick Battiston aurait mérité un procès aux assises. En 1982, les plus anciens s’en souviendront, le comportement de l’équipe allemande était scandaleux sur plus d’un point – déjà en phase de groupes, l’Allemagne et l’Autriche s’étaient livré un match scandaleux. Puisqu’un match nul suffisait aux deux équipes pour se qualifier pour les huitièmes, elles ne jouaient pas au football à Gijon, privant ainsi l’Algérie d’une qualification pour le tour suivant. Et après, Séville. Mais est-ce une raison de retomber, 34 ans plus tard, dans une telle haine généralisée et totalement anti-sportive ?

Jeudi soir, ce ne sera pas une « guerre de substitution », mais un match de football. Dans une ambiance chaude au Stade Vélodrome à Marseille, deux des meilleures équipes du continent européen s’affronteront pour gagner une place en finale. Les deux équipes ont mérité de se retrouver à ce stade de la compétition et le vainqueur n’aura pas volé sa place en finale – et il convient maintenant de calmer le jeu.

Il faut espérer que les « supporteurs » allemands ne se livreront pas aux mêmes agressions qu’à Lille, il faut espérer que ce match se déroule dans une ambiance sereine et sportive et non pas dans la haine. Ceux qui aujourd’hui accordent une autre importance à ce match qu’une importance purement sportive, ont tort. A un moment où l’Europe bat de l’aile, le sport est censé rapprocher et non pas diviser les peuples.

Donc, que le meilleur gagne jeudi soir. Et que les faibles d’esprit n’en profitent pas pour continuer à stimuler cet anti-germanisme primaire, bête et méchant qui se traduit par des expressions comme « boches », « chleuhs » et d’autres termes qui ne font que prouver que certains sont restés bloqués dans un triste passé. Le match jeudi est censé être un gala du football et non pas une tribune pour des imbéciles dont le discours n’a plus rien à voir avec un patriotisme sain et sympathique, mais plutôt avec un nationalisme anti-européen tel qu’il est prôné par le Front National.

1 Kommentar zu Ce ne sera qu’un match de foot, chers amis…

  1. Entre nations, la compétition,quelle qu’elle soit, se teinte toujours d’un patriotisme déviant rapidement vers le nationalisme et ici, les plus bornés des “fouteux” en deviennent stupidement haineux.
    La haine est le fonds qui manque le moins ces temps-ci dans toute l’Europe. En effet, que le meilleur gagne et que le spectacle soit beau!

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