Ce que nous n’aimons pas voir dans le franco-allemand

Après avoir été priés de quitter le groupe ECR au Parlement Européen, les deux députés européens allemands de l'AfD réfléchissent à voix haute à une coopération avec le FN.

C'est ici que l'extrême-droite française et allemande veulent coopérer. Foto: Daniel CULSAN / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – On a toujours cru que la beauté de la cooperation franco-allemande consistait à prendre le meilleur des deux côtés et d’en faire quelque chose de nouveau, de bien, de fort, de noble. Mais ce n’est pas toujours le cas. Le parti d’extrême-droite allemand AfD souhaite intensifier la coopération avec le Front National au Parlement Européen.

Tout avait commencé, il y a quelques semaines, lorsque l’eurodéputée de l’AfD Beatrix von Storch avait proposé que les gardes-frontières allemands tirent sur des réfugiés qui tentent de franchir la frontière allemande. Interpellée sur cette étrange proposition, elle avait précisé que cela devrait s’appliquer aussi à des enfants – suite à des réactions indignées du public, elle avait «relativisé» ses propos en suggérant d’épargner les enfants, tout en soulignant que l’on devait quand même tirer sur des hommes et des femmes, «car eux, ils savent ce qu’ils font».

Ces déclarations avaient motivé un membre de ce groupe conservateur au Parlement Européen, Arne Gericke du «Parti de la Famille», de demander l’exclusion des députés AfD du groupe, estimant que ces positions étaient tout simplement insupportables. Le groupe ECR s’est joint à l’initative de Gericke en formulant un ultimatum aux deux eurodéputés de l’AfD qui, juste avant son expiration, avaient quitté le groupe la semaine dernière.

Maintenant, les eurodéputés AfD cherchent de nouveaux partenaires et enfin, ils dévoilent aux yeux de tout le monde leur véritable orientation politique – ils veulent intensifier la coopération avec le Front National. Beatrix von Storch et Marine Le Pen, cette perspective peut faire peur. Deux eurohostiles, deux femmes politiques qui prônent ce néonationalisme qui est diamétralement opposé à l’idée d’une Europe unie et solidaire, deux femmes au discours populiste, violent et irrespectueux vis-à-vis de tout ce qui n’est pas de «race blanche» – c’est exactement le contraire de ce que l’on aimerait voir dans les relations franco-allemandes.

Reste la question qui des deux est pire que l’autre. L’AfD, avec ses propos violents, estime «qu’on ne doit pas être d’accord avec tous ce que propose le Front National», comme l’a indiqué le second du parti Gauland qui lui, souhaiterait que les deux eurodéputés AfD rejoignent le groupe du FN.

L’idée que des eurohostiles et nénationalistes puissent coopérer au sein des Institutions Européennes est bizarre. L’idée que le contribuable européen paie ces gens pour qu’ils puissent oeuvrer contre le projet européen, contre les Droits de l’Homme et contre le bon sens, est encore plus bizarre. Et l’idée qu’une partie de la population de nos deux pays ait propulsé ces gens au Parlement Européen, est carrément enrageante. Mais que faut-il pour que nous votions enfin de manière censée ?!

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