Ce que nous prépare le mépris macroniste

Le mépris de classe du macronisme nous prépare des jours sombres d’ici 2027, et peut-être même encore avant.

Fiers et haineux, les fascistes cultivent l’entre-soi nombriliste, au point de vouloir anéantir tout ce qui en est différent. Foto: DTRocks / WikimediaCommons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Pour Françoise Giroud, il ne dit pas son nom, rampe, flotte, et quand il montre le bout de son nez, on dit : « C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! ». Et puis, un jour, on se le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser. Selon Guy de Montherlant, il commence avec les fous, se réalise avec les salauds et continue à cause des cons. Pour Albert Camus, il est le mépris et inversement, toute forme de mépris intervenant en politique, le prépare ou l’instaure.

Qui ou qu’est-il ? Le fascisme, dont Umberto Eco a listé les signes précurseurs, dans un opuscule dont personne ne devrait s’économiser la lecture. Sur un mode plus romancé, Matin Brun de Franck Pavloff le décrit éloquemment. Mais dans l’approche camusienne de ce système politique, le mépris a une place centrale, car il y est question de préparation ou d’instauration du fascisme par ce sentiment au demeurant terriblement humain. Là où Françoise Giroud, Guy de Montherlant et Umberto Eco donnent des éléments d’identification et de compréhension, Albert Camus plonge au cœur du réacteur de la centrale nucléaire de la haine : le mépris.

Aucun sentiment n’est mieux partagé par fascistes et fascisants, que le mépris. Mais il n’appartient pas à eux seuls, loin s’en faut, car tout un chacun s’en sait, par expérience, parfaitement capable. Le fascisme se prépare et s’instaure par le mépris. Ainsi, ceux qui actuellement nous gouvernent, notamment en France, feraient-ils bien de ne pas perdre cela de vue, à moins que ce soit aussi leur prôôôôjet. Les petites phrases d’Emmanuel Macron sont autant de signes d’un mépris de classe, dont il ne s’est jamais vraiment caché.

Ceci reviendrait-il à dire que le président est fasciste ? Non, car si l’on considère, à juste titre, le mépris comme un sentiment à la porté de tout un chacun, il l’est aussi à celle de son auguste personne. Cependant, gouverner avec mépris, fait le lit du fascisme et contrairement à ses dires, le président français ne se bat pas contre l’extrême-droite, mais il l’instrumentalise depuis 2017. Il l’instrumentalise et l’instrumentalisera, jusqu’à ce qu’il advienne ce qu’annonce Françoise Giroud. Or, quand nous en serons là, toutes ses déclarations jupitériennes main sur le cœur, seront balayées par un torrent de haine.

Et c’est là qu’on en arrive à une définition du fascisme donnée par Romain Gary, qui prétendant ne pas trop savoir ce que c’est, y voit une façon de haïr. Le parcours de cet écrivain aux nombreux pseudonymes, engagé dans la France Libre dès l’Appel du 18 Juin, montre bien qu’il n’ignore pas ce qu’est le fascisme, mais il le résume à la haine. Une haine allant au delà du mépris, une haine sous-jacente dans les propos et pratiques de certains politiques d’extrême-droite. Or, quand le mépris du macronisme aura suffisamment mis à vif l’opinion publique, c’est cette haine qui sera portée au pouvoir d’une manière toute démocratique.

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