Certains Français voteront dès les 4 et 5 juin…

...mais le résultat du scrutin reste évidemment secret, jusqu’au soir du premier tour des législatives en métropole.

Les 11 circonscriptions des Français établis hors de France. Foto: Pierre-Yves Beaudouin / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Le calendrier électoral des législatives 2022 veut que les Français de la zone Amérique et Caraïbes soient les premiers à voter. Ainsi sont-ils invités à se rendre aux isoloirs le 4 juin, ou à faire parvenir leurs votes par correspondance aux postes consulaires au plus tard le 2 juin à 18h00. Pour les autres Français établis à l’étranger ainsi que les Polynésiens, c’est le 5 juin que les bureaux de vote seront ouverts, soit une semaine avant le premier tour en métropole.

Donc, 48 millions d’électeurs français voteront le 12 juin, et même déjà la veille dans certains territoires d’outre-mer. Pour les Français établis hors de France, représentant 1.614.772 d’inscrits répartis dans 190 pays couverts par 11 circonscriptions, ça sera déjà fait depuis une semaine. Lors de la XIVe Législature (2012-2017), le Parti Socialiste détenait 5 circonscriptions, Les Républicains 4, l’Union des Démocrates Indépendants 1 et Europe Écologie-Les Verts 1. La vague macroniste de 2017 a submergé ces circonscriptions pour en arracher 9, les 2 restantes étant gagnées par le Mouvement Démocrate et l’Union des Démocrates Indépendants.

Les 11 circonscriptions des Français établis hors de France sont issues de la réforme de la Constitution de 2008, et du redécoupage des divisions territoriales électorales de 2010. Ces aménagements relèvent-ils du tripatouillage électoral, selon les termes employés par plusieurs politiques de différents horizons ? Oui, si l’on se fait chantre du centralisme, et donc chaque français doit alors voter par correspondance, dans sa circonscription de rattachement sur le territoire national. Non, si l’on considère que les expatriés peuvent former des entités ayant des particularismes et des besoins en lien avec les régions du monde où ils vivent.

Représenter les Français établis à l’étranger n’est pas jouer au missi dominici de la métropole, même quand la majorité des circonscriptions a la couleur du pouvoir en place. Nous le voyons avec le 5e circonscription (Péninsule Ibérique, Andorre, Monaco) où rien n’est encore joué, même si Emmanuel Macron tente d’y faire entrer Manuel Valls avec un chausse-pied.

Pierre-Yves Le Borgn’ dont nous avons souvent le plaisir de pouvoir publier des tribunes, a mis un point d’honneur à assurer ce mandat dans la 7e circonscription (Europe Centrale et Balkans) de 2012 à 2017. Être élu d’expatriés à l’Assemblée Nationale, est une tâche bien plus délicate que dans une circonscription de métropole et même des DOM-TOM. A moins bien sûr, de se servir de son mandat, pour faire valoir un seul point de vue sur une situation géopolitique complexe, comme entre autres celle du Moyen-Orient.

Si les 11 députés des Français établis hors de France font bien leur travail, ils doivent constamment naviguer entre diplomatie et politique, car leurs circonscriptions se trouvent hors du territoire national et couvrent des régions pouvant même être des continents. Ce qui normalement, doit requérir d’autres engagements que de fréquenter régulièrement les réceptions données par les ambassadeurs.

Pour la 11e circonscription actuellement détenue par LREM–Renaissance, en la personne d’Anne Genetet, médecin et journaliste établie à Singapour, c’est l’ancienne journaliste de l’Humanité Dominique Vidal, ayant longtemps vécu en Chine, qui représente la gauche. Cette circonscription, la plus vaste de toutes, s’étend sur 11 fuseaux horaires et rassemble 49 pays de l’Europe de l’Est au Vanuatu, dont l’Ukraine et la Russie…

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