Ces drames que nous avons envie d’oublier

Pendant que nous nous occupons de notre petite Europe, le monde devient chaque jour un peu plus fou. Et nous suivons en bons spectateurs.

Il y a deux jours, un tel avion de reconnaissance américain a été intercepté par l'aviation chinoise. Foto: US Navy by Mass Comm Specialist 3rd class Bobby J. Siens / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Idomeni. Synonyme du drame des réfugiés qui continuent à affluer depuis la Syrie en guerre. De temps en temps, Idomeni arrive encore sur les titres des journaux, par exemple lorsque des réfugiés désabusés tentent de franchir un barbelé, lorsqu’il y a des affrontements avec les militaires qui gardent ce camp de la honte où l’Europe se contente de concentrer les réfugiés avant de les envoyer en Turquie où personne ne sait exactement ce qui leur arrive. Un drame parmi tant d’autres.

Nous avons actuellement le regard tourné vers notre propre nombil. «Brexit», élections en Autriche, Loi du Travail, crise financière en Grèce, Monsanto et la Glyphosate – et pourtant, dans le monde se préparent actuellement des crises bien plus importantes que celles-ci.

Par exemple en Asie. La Chine et les Etats-Unis se provoquent actuellement mutuellement sur la question de deux minuscules îlots artificiels, mais ce mini-conflit en cache un beaucoup plus important – celui de Taiwan. La Chine voudrait récupérer Taiwan et depuis que le monde a troqué ses garanties de sécurité pour Taiwan contre le commerce juteux avec la République Populaire de Chine, il n’est plus qu’une question de temps avant qu’un conflit majeur n’éclate dans cette région. Que fera alors la communauté internationale ? Personne n’osera s’opposer à la Chine, deuxième force militaire au niveau mondial. Et quid des deux Corées ? Et quid du comportement du Japon lorsqu’un conflit éclatera dans la région ?

Le monde se prépare à une nouvelle guerre à une échelle incroyable. C’est étrange, car comme toujours, cette évolution va à l’encontre de ce que les peuples souhaitent. Ne vivons-nous pas dans des systèmes démocratiques ? Des systèmes où, théoriquement, les peuples sont les souverains ? Il n’en est rien. Impuissants, nous regardons le grand capital stimuler ces conflits qui risquent une nouvelle fois, de conduire le monde dans un gouffre comme il les a connus déjà le siècle précédent. Et pendant le siècle avant celui-là. Et celui d’avant…

Il est temps que le monde se mettent à l’époque d’après-révolution-technologique. Il est temps que l’ONU assume pleinement son rôle en fédérant les nations du monde. Il est temps que le Conseil de l’Europe fasse valoir son poids diplomatique pour tenter au moins de renverser cette tendance qui veut que nous nous approchons dangereusement d’un nouveau conflit mondial. Il est temps que nous acceptons de céder enfin des compétences nationales à cette Europe pour que celle-ci puisse agir pour le bien des 500 millions d’Européens et Européennes. Quand il sera trop tard, il sera trop tard.

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