Ces lobbys qui tuent l’Europe des Citoyens

«Big Business» injecte des sommes colossales dans le lobbying bruxellois. Peu étonnant que la politique y menée favorise non pas les citoyens européens, mais le grand capital.

Le lobbying à Bruxelles compte parmi les éléments qui font que les gens se détournent de l'idée européenne. Foto: svilen001 / www.sxc.hu

(KL) – Les banques, les assurances, l’industrie chimique, bref, tous ceux qui ont besoin d’imposer des choses que la majorité des citoyens ne veulent pas, achètent la politique à Bruxelles. Même les multinationales jouent à ce jeu – le groupe de tabac Philip Morris, le groupe de pétrole ExxonMobil ou le géant des logiciels Microsoft dépensent tous les ans chacun 4,5 Millions d’Euros à Bruxelles pour manipuler nos élus. En toute légalité. L’idée d’une Europe des Citoyens est sacrifiée sur l’autel d’un capitalisme sauvage, corrompu et corrompant. Et il n’y a que peu de chances à ce que cela change avec la nouvelle commission.

Selon les informations de la NGO «LobbyControl», le lobbying à Bruxelles est devenu un véritable secteur du tertiaire. La corruption institutionalisée, en quelque sorte. Côté Allemagne, tout le monde y est. Siemens, groupe secoué souvent par des scandales de corruption, investit tous les ans 4,4 millions d’euross, le groupe chimique Bayer 2,8 millions d’euros ou le constructeur automobile Daimler 2,6 millions d’euros. Et tout ce beau monde n’investit pas pour soutenir les travaux des institutions européennes, mais pour manipuler le comportement des élus lors de votes.

Du coup, on comprend pourquoi l’Union Européenne coupe dans les budgets alloués pour les énergies renouvelables, tout en injectant des millards dans une nouvelle centrale nucléaire en Grande Bretagne. Là, les lobbyistes d’EdF (exploitant de cette centrale) et les British ont fait un super boulot – mais malheureusement, ces actions nee font qu’affaiblir l’Europe à long terme.

Les lobbyistes à Bruxelles sont mieux organisés que la mafia – plus de 7000 organisations ont officiellement inscrit presque 20.000 lobbyistes dans la capitale belge. Et le lobbying est onéreux – les dix plus grandes organisations de lobbying à Bruxelles dépensent chaque année pas moins de 40 millions d’euros pour leur travail de manipulation.

Le «European Chemical Industrie Council» dépense le plus – 5,9 millions d’euros par an. Du coup, on comprend pourquoi la politique européenne fournit tant d’efforts pour enforcer les deux traités transatlantiques, le CETA et le TTIP, qui offre l’économie européenne sur un plateau en argent aux Américains, tout en menant les négociations dans le secret le plus absolu. Il serait intéressant d’apprendre combien les Américains payent pour acheter l’économie européenne et il serait tout aussi intéressant d’apprendre combien les différents protagonistes touchent à titre individuel.

Ce lobbying, perçu par les citoyens comme la vente de nos valeurs les plus sacrées, éloigne tous les jours les citoyens de leurs institutions européennes qui sont de plus en plus considérées comme des supermarchés en libre service pour des politiques dont on ne veut plus au niveau national.

L’Europe de Bruxelles, c’est ça. Raison de plus pour s’opposer de toutes ses forces à toute tentative de concentrer les institutions européennes à Bruxelles au détriment de Strasbourg. La corruption systématique à Bruxelles compte parmi les raisons qui poussent les Européens de plus en plus vers un extrémisme national des plus dangereux.

Une seule solution – interdire le lobbying et toute tentative de corrompre les élus. Ou bien, on pourrait confier la gestion de l’Europe effectivement à la Mafia. Chez elle, au moins, les affaires tournent, elle crée des emplois et de la croissance et quelque part, elle est plus hônnete que d’autres criminels en costume-cravate…

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