Cette insupportable suffisance…

Le projet de réforme des retraites porté par la troïka Macron-Borne-Dussopt, a le mérite de laisser paraître au grand jour, le profond mépris de la macronie pour ceux qui ne sont ni CSP+ ou assimilés, ni millionnaires ou potentiels héritiers de grosses fortunes crées sur le dos les travailleurs.

Une suffisance sans bornes... Foto: EU2017EE / Estonian Presidency / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Alors que la macronie avait juré, la main sur cœur, ne pas vouloir recourir à l’article 49.3 de la Constitution, pour mettre en œuvre son terriblement injuste et absolument pas nécessaire projet de réforme de retraites, nous avons entendu jeudi soir la première ministre justifier le passage en force gouvernemental, en disant, des trémolos dans la voix : « On ne peut pas faire de pari sur l’avenir de nos retraites. ». Les retraites dont il est ici question, ne sont pas celles de ministres et des parlementaires, qui bénéficieront toujours de régimes spéciaux et pour lesquels il n’y a jamais de révisions à la baisse.

Plutôt que d’employer la formule « nos retraites », la première ministre devrait en bonne sous-monarque républicaine, dire « les retraites de nos sujets », car les Français ne sont plus des citoyens comme au temps de la Révolution, mais les sujets de roitelets. Roitelets dont la Ve République voit la succession prendre le chemin de la décadence. Même constat du même abus de langage pour d’autres macronistes, qu’ils soient des ténors constamment sous les lumières, ou alors d’obscurs choristes mis en lumière par les chaînes d’information continue, histoire de boucler les programmes.

Pour une grande partie d’élus apparus sur la scène politique en 2017 et/ou 2022, à l’occasion de l’élection et de la réélection d’un Emmanuel Macron devant son succès à la montée en puissance de l’extrême-droite, les élus LREM puis Renaissance, Horizon et autres chapelles se contentent de réciter avec application une leçon apprise par cœur, car ils ne peuvent faire de pari sur leur avenir en décevant celui à qui ils doivent tout. Lorsque le macronisme s’effondrera, ils retourneront d’où leur mentor les a sorti, avec en prime et à défaut de parachutes dorés, des retraites de parlementaires.

Idem pour les ministres et sous-ministres, dont les services rendus à la nation, leur vaudront aux frais du contribuable, des retraites s’apparentant plus aux jetons de présence des conseils d’administration des grandes entreprises, qu’à de justes récompenses pour leur travail en vue de l’intérêt général. Et tout ce beau monde bien propre sur lui, parle avec une infinie suffisance et un ton de maître d’école, des retraites de ceux qu’ils vont appauvrir alors qu’eux, leur passage qui au gouvernement qui à l’Assemblée Nationale et qui au Sénat, les aura enrichi.

Cette façon d’expliquer, ou plus exactement de faire de la pédagogie, car le peuple est bien trop idiot pour saisir la pensée complexe du président des ultra-riches, d’appuyer certaines syllabes et de marteler certains mots, ne sont rien d’autre que les marques d’un profond mépris et d’une insupportable suffisance, que spin doctors et communicants grassement rémunérés par le contribuable ont bien de la peine à masquer. Depuis maintenant deux mois, les masques tombent et ceux qui n’ont toujours pas compris que le macronisme n’est surtout pas un humanisme, ont jusqu’à avril-mai 2027 pour bénéficier de séances de rattrapage.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste