Changements à venir : où va le transfrontalier ?

Les innombrables institutions transfrontalières ne produisent que peu de résultats concrets - bon nombre d’entre elles se limitent à s’autogérer.

Il reste beaucoup de chemin à faire dans le franco-allemand. Et il manque surtout du courage. Foto: Jpbazard / Cobber17 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.5

(KL) – La coopération transfrontalière et sa grande sœur, l’intégration transfrontalière fonctionne bien là où elle se fonde sur des initiatives citoyennes. Mais force est de constater que dans la région du Rhin Supérieur, les institutions publiques manquent terriblement d’ambition. Le «mille-feuille transfrontalier» est devenu une réalité et plus personne ne comprend la différence entre le Conseil Rhénan, la Conférence du Rhin Supérieur, les Eurodistricts, la Région Métropolitaine Trinationale, les instituts, les services internationaux dans les villes et communes – la chose transfrontalière est devenu une machine administrative qui emploie de nombreux fonctionnaires.

Des réunions interminables, des résultats médiocres, des projets administratifs, manque d’interfaces structurées entre la société civile et les institutions publiques, une «participation citoyenne» qui ne s’est jamais matérialisé, des budgets manquants, des procédures administratives prohibitives – les institutions publiques ne font rien pour se rapprocher des citoyens.

Il fut un temps où dans la région du Rhin Supérieur, les citoyens avaient envie de s’engager pour la chose transfrontalière, où un vent nouveau soufflait sur la région, où les idées et espoirs fusaient. C’était du temps du «parachutage» de l’idée des Eurodistricts sur la région, idée lancée par Jacques Chirac et Gerhard Schröder – mais il y a plus de 10 ans de cela et les espoirs se sont dissipés depuis. Quel gâchis !

A chaque élection, l’espoir revient. Car le transfrontalier est un sujet porteur permettant d’attirer des électeurs. Du moins, jusqu’au jour de l’échéance électorale. Après, les tristes réalités d’un transfrontalier inexistant dans la vie quotidienne reprend le dessus.

Depuis de longues années, la société civile multiplie ses propositions vis-à-vis des pouvoirs en place, qu’ils soient de Droite ou de Gauche, mais le monde de la politique locale reste sourd et muet concernant ces propositions. Le monde politique manque de courage et se défend de toutes ses forces contre toute association de la société civile aux travaux transfrontaliers.

Mais est-ce que Jacques Chirac et Gerhard Schröder n’avaient pas souhaité la création d’un «laboratoire européen», dépassant largement le cadre d’une coopération entre administrations ?`N’a-t-on pas martelé que «l’Eurodistrict sera citoyen ou il ne sera pas» ? Doit-on conclure qu’il ne sera pas ?

A un moment où la question de la fusion des régions en France est à l’ordre du jour, il convient de se poser la question en quoi cette coopération transfrontalière constitue un vrai argument pour le maintien de la Région Alsace. En quoi consiste la plus-value de cette coopération pour les citoyens ? Si la coopération transfrontalière se limite à acheter ses cigarettes là où c’est moins cher, on aurait alors pas besoin d’avoir 36 structures transfrontalières dans nos administrations.

Osons – ouvrez la Région Métropolitaine Trinationale (RMT) à une véritable participation citoyenne ! Les «forums citoyens» organisés par la RMT n’ont connu aucun suivi, aucun projet n’a vu le jour, et avouez que la RMT est la grande inconnue du Rhin Supérieur. Qui connait les quatre «piliers» de cette structure qui n’en est pas une ? Qui sait où ces «piliers» ont leurs sièges respectifs ? Qui sait comment cette RMT passe ses journées ?

Osons – attribuez plusieurs sièges dans le Conseil de l’Eurodistrict à la société civile ! Laissez le choix aux citoyens d’y envoyer leur représentants, ne serait-ce que comme observateurs – osons d’aller en avant en innovant ! Une autre dimension dans la coopération transfrontalière serait le meilleur argument pour une Région Alsace et pour une «Eurométropole» digne de ce nom.

Mais ne tardons pas – il faut commencer maintenant !

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste