Chantal Cutajar, le Maire et la gouvernance

Candidate aux élections municipales à Strasbourg

Chantal Cutajar, candidate aux municipales de Strasbourg. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(Marc Chaudeur) – Hier soir, Chantal Cutajar, candidate à la mairie de Strasbourg, a tenu une conférence de presse dans la salle proverbiale du Strissel. Le thème en était la question : « Quelle gouvernance pour Strasbourg et l’Eurométropole ? » Un thème traité de manière riche et bien centrée à la fois par l’oratrice et l’assistance, d’un volume fort respectable en ces temps d’indifférence civique savamment entretenue par certains.

Cette conférence était la première d’une série annoncée sur des thèmes variés, sous l’antienne : « Le Maire et… ». Chantal Cutajar suit un fil d’Ariane qui lui est cher : celui qui permettrait d’aider citoyens et électeurs à s’extraire du labyrinthe de l’inertie forcée et de l’impuissance, à devenir acteurs civiques et politiques de leur existence. L’idée n’est pas nouvelle, et quelques candidats en exposent certains points ; mais aucun autre ne la soutient avec autant de cohérence et dans un esprit aussi globalisant : la participation citoyenne, la co-construction, pour Chantal Cutajar, concerne tous les domaines et tous les niveaux.

Pour pouvoir concrétiser ce nouveau Projet, il faut considérer essentiellement trois points : de quoi sera faite l’équipe municipale ? Comment assurer solidement la participation des citoyens au processus décisionnel ? Et, sur le terrain : comment souder les liens internes entre les 33 communes de l’Eurométropole et en assurer l’efficacité, de même que la crédibilité ?

Pour ce qui est de l’équipe municipale : de la déontologie, de l’éthique, de l’éthique, palsambleu ! Il faut avant tout éviter ou supprimer tous les cumuls de mandats : en ne mélangeant pas la direction d’une association et une activité municipale dans le même champ d’action, notamment. Même chose pour la direction de sociétés d’économie mixte.

La participation citoyenne s’appuiera sur le Pacte pour la démocratie, adopté par le Conseil municipal et issu du Sommet citoyen de 2017 : ce Pacte veut instaurer un droit des citoyens à la construction des politiques publiques, en collaboration mutuelle avec les autres participants, à savoir les élus et les agents de la collectivité. Et Chantal Cutajar propose de créer une nouvelle instance : une Chambre de la participation citoyenne, cadre dans lequel les décisions seront prises à partir de la co-décision élus, agents de la collectivité et citoyens. Une réalisation très intéressante existe déjà en ce sens, et un certain nombre de Strasbourgeois en ont bénéficié : celle du budget participatif, des fonds versés aux citoyens qui proposent une initiative dans des domaines très divers.

Enfin, pour ce qui est de l‘Eurométropole, il faudra bien évidemment resserrer les liens entre les 33 communes qui composent ce petit géant, rompre avec les « cuisines politiciennes » pour mettre en œuvre une dynamique digne de ce nom. Toutes les conditions de notre existence dépendent de cela : il suffit d’en envisager les aspects écologiques et environnementaux… Comment faire ? Il faut mettre en place une Conférence des maires où seront mis en jeu à parts égales les enjeux fondamentaux – et les autres. Pour cela, le maire de Strasbourg ne pourra être le président de l’ Eurométropole.

Les questions du public, hier soir, ont assez bien mis en relief les points brûlants où le bât blesse : la verticalité française écrasante de la décision politique, l’arrogance des élus, des échanges franco-allemands dysharmonieux et les difficultés pour beaucoup d’accéder enfin à un véritable bilinguisme franco-allemand sans passer par un parcours élitiste. La démocratie réelle et la satisfaction des besoins des citoyens, en somme. Tout simplement. Mais il semble que pour ceux qui gouvernent, ce soit moins simple que pour ceux qui sont gouvernés…

Chantal Cutajar, en tout cas, expose d’une façon très intéressante comment remédier à ces maux d’une démocratie souffrante et quelques-uns des moyens qu’il faudrait mettre en œuvre. Voilà qui est bien…

 

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste