Chaque 113e citoyen du monde est un réfugié

Le HCR, le Haut Commissariat pour les Réfugiès des Nations Unies, a publié un rapport choquant à Genève – actuellement, 65,5 millions de personnes sont des réfugiés.

Nous devons immédiatement changer de politique en matière d'accueil de réfugiés. A l'Europe de donner l'exemple. Foto: Bundesministerium für Europa, Integration und Äusseres / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Il serait temps que les populistes et xénophobes changent de discours et se mettent à réfléchir. Jamais dans l’histoire de l’humanité, un tel nombre de personnes s’est trouvé déplacé, et la situation est loin de s’arranger – au contraire. Le rapport publié hier par le HCR à Genève résume ce drame humanitaire en simples chiffres – qui sont choquantes. 65,5 millions de personnes dans le monde ont du quitter leurs maisons, villages, villes et pays pour sauver leurs vies.

La question des réfugiés devient de plus en plus urgente et l’Union Européenne ne peut plus mener ses interminables discussions avec des pays comme la Hongrie, la Slovaquie, la République Tchèque ou la Pologne qui eux, refusent toujours d’accueillir des réfugiés. 65,5 millions de destins humains dépendent de la solidarité de la communauté internationale et selon le ministre du développement allemand, Gerd Müller (CSU), ce chiffre pourrait être augmenté de 100 millions de réfugiés en provenance d’Afrique si cette communauté internationale n’intervenait pas rapidement en faveur des populations dans des régions menacées par la famine, la guerre, la guerre civile et le terrorisme.

Le drame des réfugiés exprimé en chiffres fait peur^. En 2016, 20 personnes par minute ont du prendre la fuite dans le monde, une vague de réfugiés sans précédent. Un citoyen du monde sur 113 est un réfugié – et ce chiffre menace d’augmenter de plus en plus. Depuis longtemps, il ne s’agit plus de « réfugiés économiques », donc de personnes qui cherchent simplement de meilleures conditions de vie ailleurs, mais les réfugiés en 2017, sont des gens qui partent de chez eux pour sauver leur vie et celle de leurs familles.

Le pays le plus éprouvé est, peu surprenant, la Syrie. 65% de la population syrienne, 12 millions de personnes, sont en fuite, dont 5,5 millions à l’étranger, les autres errant dans un pays qui n’offre aucun abri, aucune sécurité. Suivent, surprise, la Colombie avec 7,7 millions de réfugiés, l’Afghanistan avec 4,7 millions de réfugiés, l’Irak avec 4,2 millions de réfugiés, le Soudan du Sud avec 3,3 millions de réfugiés, le Congo, la Somalie, le Nigéria, l’Ukraine et le Yemen.

Et qu’on arrête enfin de dire que « le bateau est plein » en se lamentant quant aux efforts à fournir pour accueillir des réfugiés ! Cette attitude est tout simplement lamentable et honteuse, surtout dans nos pays industrialisés et riches – 84% de tous les réfugiés dans le monde sont accueillis par des pays en voie de développement et pas du tout par les pays riches.

Les organisations internationales doivent immédiatement réagir. Que ce soient les Nations Unis ou les organisations continentales – plus personne ne pourra rester les bras croisés en essayant de maintenir son petit comfort. L’accueil des réfugiés est un impératif humanitaire et l’Union Européenne pourra donner un exemple fort – en suspendant tout paiement aux états-membre de l’Union qui refusent d’accueillir de réfugiés, en suspendant leur droit de vote dans les institutions et en imposant enfin les quotas décidés en septembre 2015.

Car il ne faut pas oublier une chose – derrière tous ces chiffres se cachent des destins humains, des destins qui frappent aujourd’hui les malheureux 65,5 millions de personnes, des destins qui pourront frapper demain vous et moi. Il n’y a plus de temps à perdre – changeons enfin de politique en matière de l’accueil des réfugiés !

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