Chaque 20e enfant en Allemagne souffre de la pauvreté

A quelques jours de la publication du « rapport sur la pauvreté », quelques chiffres sont déjà connus. Et ces chiffres montrent les fissures dans le « modèle allemand ».

La pauvreté chez les enfants est dramatique et demande des solutions européennes. Foto: 4the Children / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – L’Allemagne aime bien se comporter en « donneur de leçon » vis-à-vis des partenaires européen. Mais comment peut-on donner des leçons à autrui quand on accepte la misère dans son propre pays ? Les chiffres qui seront publiés dans le « rapport sur la pauvreté » du gouvernement allemand sont alarmants. Chaque 20e enfant en Allemagne souffre de la misère matérielle. Avec les conséquences que l’on connaît.

Derrière les chiffres qui seront publiés ces prochains jours, se cachent des drames individuels. Même si le gouvernement se veut rassurant en indiquant que depuis la dernière décennie, le risque de la pauvreté n’a pas augmenté et que « seulement 5% des enfants en Allemagne sont concernés », ces 5% constituent une honte pour ce « modèle allemand ».

Si le rapport fera fièrement état du fait que le pourcentage des enfants vivant dans la misère en Allemagne se situe en-dessus de ma moyenne européenne (9%), il y a un fort risque à ce que ces chiffres s’empirent rapidement. Sur les 12,9 millions d’enfants en Allemagne, 2,4 millions sont menacés de la misère puisque leurs familles disposent de moins de 60% des revenus médians. Et là, nous ne parlons plus de 5%, mais de presque 20% des enfants qui grandissent dans un environnement de la précarité.

Les conséquences de la pauvreté chez les enfants sont connues – difficultés scolaires, maladies plus fréquentes, chances de réussite scolaire et professionnelle réduites, exclusion de la vie sociale, risque de radicalisation accru. Et on connaît bien les paramètres qui déclenchent la pauvreté – lorsque les deux parents se trouvent au chômage, le risque de pauvreté pour les enfants se situe à 60%.

Il est inconcevable que cette situation perdure. Il est grand temps d’introduire enfin le « revenu de base inconditionnel » qui garantirait un niveau de vie minimal à tout en chacun, surtout aux enfants. Dans un pays riche et industrialisé, il est ahurissant d’entendre les récits de professeurs qui parlent d’enfants qui viennent à l’école sans avoir eu de petit déjeuner, qui ont faim et qui ont du mal à suivre les cours à cause de leur état. Si notre société n’est pas en mesure de s’occuper de ses citoyens les plus vulnérables, elle ne servirait alors strictement à rien.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste