Civils et militaires contre la Covid-19

Au Portugal, civils et militaires s’associent pour lutter contre la pandémie de Covid-19.

Placée sous la direction d’un président nommé par le Ministre de la Défense Nationale, la Croix Rouge Portugaise a une organisation toute militaire. Foto: José Luís Ávila Sinveira Pedro Noronha e Costa / Wikimedia Commons / PD

(Jean-Marc Claus) – João Gomes Cravinho, l’actuel Ministre de la Défense du Portugal, faisait récemment le bilan de l’implication de l’armée dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. Ainsi des actions de prévention et de formation, ont été menées dans 2.124 maisons de retraite, soit plus de 98% des établissements existant sur le territoire portugais. L’accent est mis sur l’éducation à la santé et la prophylaxie.

Par ailleurs, l’Hôpital des Forces Armées de Lisbonne et son antenne de Porto prennent en charge plus d’une centaine de patients, dont certains en soins intensifs. L’ancien hôpital militaire de Belém a augmenté sa capacité, passant de 30 à 90 lits. Cela s’est fait grâce à la collaboration des personnels relevant de l’Administration Régionale de la Santé de Lisbonne et de la Vallée du Tage, venant prêter main, forte aux 55 médecins et infirmières militaires déjà en place.

Comme l’illustrent ces deux exemples, l’implication de l’armée et la collaboration avec les civils sont remarquables. Sur le continent comme dans les îles, l’armée portugaise prend part à la lutte contre la pandémie. Ainsi dans les archipels de Madère et des Açores, elle assure une partie du transport logistique et 803 militaires sont engagés dans le dépistage.

Quant à la vaccination, effectuée actuellement pour 3% de la population, le vice-amiral Henrique Eduardo Passaláqua de Gouveia e Melo a pris la direction de la Task Force. Une nomination causée par la démission du Dr Francisco Ventura Ramos, suite à la découverte par lui-même d’irrégularités dans le processus de sélection des professionnels de la santé pouvant bénéficier de la vaccination anti-Covid à l’Hôpital de la Croix Rouge Portugaise (Hospital da Cruz Vermelha Portuguesa – HCVP), dont il est président du comité exécutif.

Conscient de la nécessité de faciliter la collaboration de l’ensemble des forces disponibles, le vice-amiral saluant l’intégrité de son prédécesseur, souligne bien que l’armée vient appuyer et soutenir les personnels civils quadrillant le pays. Il ne s’agit pas d’instaurer un gouvernement militaire de la santé, mais de créer une synergie et non une concurrence. Il a déclaré à l’agence de presse Lusa, peu après sa nomination, que « personne ne fait rien seul ».

La Force de Réaction Immédiate (FRI) a mis à sa disposition 20 militaires des trois branches des forces armées, pour l’assister dans sa tâche. Parallèlement les Brigades d’Intervention Rapide (Brigadas de Intervenção Rápida – BIR) crées pour agir contre l’épidémie, ont assuré plus de 400 interventions depuis octobre pour relever et compléter les personnels de santé en poste dans des Résidences pour Personnes Âgées (ERPI) et les Foyers Résidentiels (LR)  .

Mais le recrutement pour cette brigade, créée par l’Institut de Sécurité Sociale (ISS – Instituto de Segurança Social) et la Croix Rouge Portugaise (Cruz Vermelha Portuguesa – CVP), n’est malheureusement pas à la hauteur des besoins. Elle est constituée de personnels assurant tant la logistique que les soins, et a bien besoin de compléter ses effectifs. Peut-être y aura-t-il parmi la diaspora portugaise, notamment en Europe, des candidat(e)s à cet engagement humanitaire temporaire…

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