Cocufié par la gauche

Que ce soit en France ou en Allemagne, le phénomène est le même. Le « peuple de gauche » est trahi, les partis de gauche explosent et personne ne se rend compte de rien.

J'ai beau chercher, je ne la trouve plus, la gauche... Foto: A74ir89 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – On ne peut être trahi que par ceux qu’on aime. Et ceci est le cas des partis dits de « gauche » dans les deux pays qui sont la France et l’Allemagne. Que ce soit le PS, la France Insoumise, le SPD ou Die Linke – tous ces partis sont en train de trahir leur électorat, le poussant vers des « votes compromis » ou des « votes utiles » qui en fin de compte, ne sont pas si utiles que ça.

Les « partis de gauche », que ce soit en Allemagne ou en France, disposeraient d’un potentiel électoral théorique situé entre 30 et 40 % – pourtant, lors de toutes les dernières élections, ces partis réalisent des scores qui frôlent le rídicule. En France, le PS, la France Insoumise, Génération.s et les autres se battent aujourd’hui avec la barre des 5% (élection européenne) ou avec plus personne (présidentielles, législatives, régionales, municipales) en laissant LREM et l’extrême-droite déterminer le vainqueur entre eux. C’est comme si la gauche avait abandonné ses électeurs et électrices, en refusant de leur proposer une vraie alternative.

Les partis de « gauche » nous obligent à faire des choix qu’on n’aurait jamais voulu faire. En France, on nous rabâche qu’il faut voter pour des formations poussant le pays vers un « totalitarisme 2.0 » avec le seul argument qu’il faille empêcher le « totalitarisme 1.0 », en Allemagne, on nous pousse à voter pour tout sauf l’AfD – sans pour autant proposer une alternative vraiment de « gauche ».

Mais c’est quoi, être de « gauche » ? A l’époque, être de « gauche » signifait un penchant pour la justice sociale, pour la paix, pour un environnement sain et humain. Aujourd’hui, des responsables de « gauche » nous apportent des projets comme la gare souterraine à Stuttgart (S21), l’aéroport de Berlin, le GCO à Strasbourg, l’autorisation d’exploiter le glyphosate et le reste. Pendant ce temps, la France Insoumise et Die Linke découvrent une convergence des luttes avec l’extrême-droite concernant des sujets comme la migration ou même l’adhésion à l’Union Européenne, pendant que la « gauche modérée » ne sait plus si elle fait partie de la droite, du centre-droit ou de n’importe quelle autre famille politique.

Martin Schulz (SPD) et Olivier Faure (PS) ont vendu leur partis à l’occasion des dernières élections, Manuel Valls, Emmanuel Macron et Benoît Hamon ont tout fait pour faire exploser le PS, Andrea Nahles, Frank-Walter Steinmeier et les autres ont quitté la voie de la social-démocratie en ouvrant ainsi la voie aux Verts qui entre-temps, ne font plus partie des partis dits « de gauche ».

Quelqu’un qui souhaite voter pour un parti de gauche, ne peut plus le faire car il n’y a plus de partis de gauche – ils nous ont tous trahis, pour des considérations stratégiques idiotes, pour glaner des investitures, pour avoir une chance d’être réélu. Il est étonnant que ces partis « de gauche » ne comprennent même pas les désaveux électoraux qu’ils subissent en série. Il nous trahissent en nous obligeant à voter pour des partis qui ne représentent en rien des idées de la gauche, encore et toujours en nous faisons croire que c’est le seul moyen d’empêcher le pire, comprendre, l’extrême-droite. Mais cela ne fonctionne plus.

Vos querelles internes ne nous intéressent pas, vos batailles entre « courants » sont devenus ridicules et que ce soit au niveau local, régional, national ou européen, ces querelles dégoûtent les électeurs et électrices. Quand vous changez de courant, de parti, de « conviction politique », on ne vous croit plus. Et on n’a même plus envie de faire attention lorsqu’un représentant d’un groupuscule qui fait 2% des votes décide de rejoindre un autre groupuscule parce que celui-ci en fait 3. Vos jeux d’investitures nous montrent à chaque élection le degré de corruption et de copinage qui règnent dans vos formations et c’est tous ce mic-mac qui fait que nous autres électeurs et électrices, nous nous détournons de vos formations, de vos partis, de vos trahisons devenues système.

Au moment où Emmanuel Macron a détruit le système des partis traditionnels, vous n’avez rien compris. Au lieu de lire les signes de notre époque, vous persistez à organiser vos partis comme dans les années 60, avec vos appareils rigides, vos tactiques électorales et votre ignorance de ce qui se passe réellement sur le terrain et dans le vie des gens.

Oui, vous nous avez trahis, vous nous avez privés d’une alternative à gauche. Je ne voterai jamais plus « utile » pour éviter vos concurrents. Je ne voterai plus pour des gens qui changent leurs partis comme d’autre leurs chemises. Et puisque vous n’arrivez pas à vous mettre aux réalités du 21e siècle, je ferai comme beaucoup d’autres : j’attends qu’un nouveau parti de gauche fasse son apparition, avec des têtes nouvelles, des idées de gauche et un profil clair. Et je vous en veux à tous, les PSSPDFILINKE de nous avoir privé d’un vote social, solidaire et humaniste dans le seul but de sauver vos postes bien payés. Vous aviez un demi-siècle pour mener une politique de gauche et vous avez lamentablement échoué et ainsi, perdu votre raison d’être. Les dinosaures n’ont pas réussi à s’adapter à un monde en pleine mutation et ils ont disparus. La même chose arrive maintenant aux « partis de gauche ». Selon Darwin, « the fittest survive » – vous n’en faites malheureusement pas partie.

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