Coimbra – Lisbonne : un tandem dans la recherche européenne
Dix universitaires portugais des universités de Lisbonne et Coimbra, participent à un programme de recherche européen, en vue de développer des médicaments innovants.
(Jean-Marc Claus) – L’Institut de Biologie Expérimentale et Technologique (iBET) d’Oeiras près de Lisbonne, associé au Centre de Neurosciences de l’Université de Coimbra (CNC-UC), travaille sur un projet de recherche européen codirigé par l’Université de Sheffield et le laboratoire pharmaceutique Pfizer. Financé à hauteur de 25,5 millions €, ce programme nommé ARDAT (Accelerating Research & Development for Advanced Therapy) est axé sur les médicaments innovants destinés aux patients souffrant de cancers ou de maladies dégénératives.
Le but est d’accélérer la recherche dans ce domaine, afin de trouver des traitements personnalisés permettant une amélioration conséquente de la qualité de vie des malades. Leurs cibles sont certains cancers, des maladies peu fréquentes (hémophilie, maladie de Crohn) et des maladies dégénératives (sclérose en plaques, maladie d’Alzheimer).
Les équipes de chercheurs portugais travaillent sur la capacité de ces médicaments innovants à déclencher une réponse immunitaire dans l’organisme. Le groupe de Coimbra va produire des vecteurs de thérapie génique. Leur réponse immunitaire et leur éventuelle toxicité seront testées à Oeiras, grâce à des modèles cellulaires 3D de tissu neurologique humain. Puis, ils retourneront à Coimbra pour être évalués sur des modèles animaux des maladies étudiées.
Ce projet entre dans le cadre d’un programme créé en 2007, cofinancé par l’Union Européenne et la Fédération Européenne de l’Industrie et des Associations Pharmaceutiques (EPFIA). Il implique cinq chercheurs portugais de chaque institution, et se déroule sur la période allant du 1er novembre 2020 au 31 octobre 2025. Nous avons à plusieurs reprises évoqué ici, l’excellence des chercheurs portugais. Luís Pereira de Almeida et Catarina Brito, impliqués tous deux dans ce projet, ne dérogent pas à la règle.
Catarina Brito est chercheuse à l’Institut de Technologie Chimique et Biologique de Université Nova de Lisbonne (ITQB-UNL) et l’iBET. Le premier, créé en 1986, est un organisme universitaire, tandis que le second, créé en 1989, est un institut privé à but non lucratif. Ils fonctionnent en synergie, et cohabitent depuis 1996 à Oeiras, dans le Grand Lisbonne. Elle insiste sur la nécessité de rassembler les fruits de recherches très fragmentées, dans un domaine où le développement a été jusqu’ici très rapide.
Luís Pereira de Almeida est professeur à l’Université de Coimbra, et président de son Centre de Neurosciences et de Biologie Cellulaire (CNC-UC). Il met l’accent sur l’importance de connaître la réponse de l’organisme à ces médicaments de nouvelle génération, afin d’en cibler l’usage et d’en augmenter l’efficacité, tout en garantissant la sécurité de leur emploi. Il dirige un groupe de recherche, orienté vers les thérapies géniques, se consacre à la Maladie de Machado-Joseph, dont la prévalence la plus importante a été rapportée aux Açores sur l’Île de Flores, mais aussi dans l’ensemble du Portugal, ainsi qu’en Allemagne et aux Pays-Bas.
Ces deux chercheurs font partie des dix savants portugais impliqués dans ce programme de recherche. Les thérapies géniques et cellulaires, dont il est l’objet, permettent d’envisager des traitements curatifs, pour nombre de maladies rares, traitées ici principalement de façon symptomatique.
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