Combattre la barbarie par la barbarie ?

Le progrès selon ceux qui souhaitent réintroduire la peine de mort... Foto: Photo by Adam Jones adamjones.freeservers.com / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL / AK) – Une courte information des médias a déclenché de vives réactions dans les réseaux sociaux : « Les docteurs luttent actuellement pour sauver la vie du terroriste de New York ». De nombreux commentateurs avaient alors estimé qu’il vaudrait mieux « laisser crever cette ordure » et, le cas échéant, « donner quelques coups de massue pour l’achever ». Si la colère face aux actes terroristes est compréhensible, il faut éviter de se mettre au même niveau que des terroristes.

Selon un sondage actuel, 47% des Français sont « tout à fait » ou « plutôt » d’accord avec la proposition de la réintroduction de la peine de mort. Pourtant, la peine de mort n’empêche pas les crimes : aux États-Unis, tous les ans, 16000 meurtres sont commis et on estime le pourcentage d’erreurs judiciaires en relation avec des condamnations à la peine capitale à 4 %. Mais si sur 100 personnes exécutées, il y a 4 personnes innocentes, l’État devient aussi barbare que ceux qu’il souhaite combattre.

Nous vivons aujourd’hui dans un État de droit et ceci est un vrai progrès humaniste. L’État détient le monopole de la violence et doit s’en servir avec précaution. Mais il ne doit être ni bourreau, ni assassin. L’état de droit connaît le principe de la punition, mais non pas celui de la vengeance. Dans nos cultures, prendre la vie à autrui est considéré comme le pire des crimes. Un État qui ne respecte pas cette règle fondamentale est aussi barbare que ses ennemis.

Non, nous ne sommes pas Daesh. Nous ne sommes pas des barbares. Nous sommes issus des civilisations qui ont établi les Droits de l’Homme, qui ont apporté la lumière et l’Humanisme dans ce monde et sous la pression de terroristes lâches et fanatiques, nous n’allons pas sacrifier les acquis humanistes des siècles derniers pour nous mettre au même niveau que ceux qui s’attaquent à notre façon de vivre.

Que l’État de droit se fasse entendre ! Que les terroristes soient punis ! Mais sans la peine de mort ; le chemin vers l’avenir ne passe pas par un tel détour par le Moyen-Âge…