Combien de temps dure l’efficacité des vaccins ?

Une étude réalisée par des scientifiques suédois sur 1,6 millions de personnes montre pour la première fois la durée d'efficacité des vaccins actuellement utilisés. Et – elle est assez courte...

L'efficacité des vaccins baisse fortement après 4 à 6 mois. Foto: Agência Brasilia / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Une équipe de scientifiques de l’Université Umea en Suède vient de réaliser une étude sur la durée de l’efficacité des vaccins actuellement utilisés. Pour ce faire, ils ont formé plus de 842 000 binômes (une personne vaccinée et une personne non vaccinée, même lieu d’habitation, même âge, même sexe, même exposition aux phénomènes climatiques etc.), pour analyser pendant 9 mois, les données relevées pour ces 1,6 millions de personnes. Ainsi, ils ont pu établir avec une grande précision, un schéma d’efficacité des vaccins.

A un moment où partout en Europe, la vague actuelle explose, il est important de connaître non seulement le degré d’efficacité des vaccins, mais également d’apprendre, combien de temps les personnes vaccinées seraient protégées. Premier enseignement de cette étude : l’efficacité des vaccins est bien plus courte que les laboratoires communiquent.

AstraZeneca : Mauvaise nouvelle pour ceux qui ont reçu deux doses d’AstraZeneca. Au bout de seulement 4 mois, plus aucune protection contre le coronavirus n’a pu être détectée chez ces personnes. Pire : selon l’étude, après 4 mois, les personnes vaccinées avec ce vaccin présentent un risque d’infection accru par rapport au risque avant la vaccination. Même après les 9 mois de cette étude, il n’a pas été possible d’expliquer cette baisse dramatique de l’efficacité de ce vaccin. Considérant que les gouvernements préconisent une troisième dose de rappel (« booster ») au bout de 6 mois, cela veut dire qu’après 4 mois, les vaccinés à l’AstraZeneca ne présentent plus de protection contre cette infection, tout en étant détentrices du « Pass sanitaire » qui les qualifie comme « personnes sûres ». Mais – ils ne le sont pas ou plus.

BionTech-Pfizer : le vaccin de choix des Européens présente une bonne efficacité (comprendre : protection contre des formes graves du Covid, mais cette protection n’exclut pas la contraction et la diffusion du virus) allant jusqu’à 85% – mais que pendant 4 mois. Après, l’efficacité baisse rapidement. Au bout de 6 mois, elle n’est plus que de 50%, après 7 mois, elle baisse à 23%, ce qui ne constitue plus de protection, selon les scientifiques.

Moderna : Le vaccin Moderna présente, 6 mois après la deuxième dose, une efficacité de 60%, ce qui place ce vaccins, pour l’instant, en tête. Toutefois, les scientifiques ne disposaient pas d’assez de personnes vaccinées à ce vaccin pour déterminer la baisse de l’efficacité après 6 mois. En ce qui concerne les personnes ayant reçu une « vaccination croisée » avec AstraZeneca et Moderna, ces personnes présentaient également une protection à 60% au bout de 6 mois.

Johnson & Johnson : le nombre de personnes vaccinées à ce vaccin n’étaient pas assez nombreuses pour être prises en compte dans cette étude.

La lecture de ce rapport montre clairement que la protection contre les formes graves du Covid offerte par les vaccins actuellement utilisés, est limitée et ce, autant en ce qui concerne la durée de la protection que la protection elle-même. Pour obtenir une efficacité de 85%, il faudrait donc que tout le monde soit vaccinée tous les 4 mois (!), sans toutefois être vraiment protégé et surtout, tout en pouvant toujours participer à la propagation du virus. Evidemment, l’étude, malgré le fait d’avoir été menée sur une durée de 9 mois, ne peut pas encore donner des indications sur d’éventuelles séquelles à long terme, mais d’autres études suivront sans doute.

Face à cette forte baisse de l’efficacité de tous les vaccins, il sera primordial que les personnes vaccinées ne se considèrent plus comme « sûres », mais qu’elles continuent à appliquer les gestes-barrière et il sera aussi important de réinstaurer un schéma de test rapproché (et gratuit!), autant pour les personnes vaccinées que non-vaccinées. L’étude apporte une preuve irréfutable que personne n’est « sûre » et qu’il convient d’être très prudent. Même si tout le monde fatigue de cette pandémie qui nous tient en haleine depuis bientôt deux ans…

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