Comme des gamins dans la cour de récréation

Difficile de dire qui des deux, Rajoy ou Puigdemont, se comporte de la manière la plus idiote dans le dossier de la quête catalane pour l’indépendance. Alors, disons que les deux font n’importe quoi.

Pendant que le chef déchu du gouvernement catalan s'est réfugié en Belgique, l'ampleur du mouvement séparatiste diminue. Foto: Xfigpower / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – La situation en Catalogne empire de jour en jour et les deux protagonistes principaux, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy et le chef déchu du gouvernement de la Catalogne, Carles Puigdemont, font leur possible pour que qu’elle conduise droit à la catastrophe pour l’ensemble des acteurs impliqués. D’une part, Carles Puigdemont viole la Constitution Espagnole, d’autre part, Mariano Rajoy crée des martyrs et fait son possible pour empêcher la pacification.

Carles Puigdemont a organisé un référendum dans un format clairement illégal, sans pour autant aller jusqu’au bout de sa logique en signant deux « Déclarations d’Indépendance » pour les suspendre immédiatement. Après avoir mis toute la Catalogne en difficulté, il s’est réfugié en Belgique d’où il encourage ses compatriotes à ne pas faire comme lui et à ne rien lâcher. Sous contrôle des autorités belges, un juge décidera aujourd’hui de la suite qui lui sera réservée. Considérant que le week-end, seulement 20.000 manifestants ont défilé à Barcelone pour l’indépendance, il est difficile de parler d’un élan populaire indépendantiste. D’où aussi l’intérêt des élections anticipées fin décembre. D’autre part, Mariano Rajoy est en train de transformer la question catalane en une sorte de bras-de-fer privé entre Puigdemont et lui.

Il n’était pas nécessaire d’incarcérer 8 ministres du gouvernement régional de la Catalogne pour « rébellion, sédition et détournement de fonds publics ». Cette arrestation est totalement superflue et crée les martyrs qui faisaient, jusqu’alors, défaut aux Catalans séparatistes. En destituant le gouvernement catalan, en activant le désormais célèbre § 155 de la Constitution espagnole, Rajoy avait déjà clairement fait valoir la suprématie de l’Espagne sur son territoire. En arrêtant les 8 ministres et en lançant un mandat d’arrêt international contre Carles Puigdemont, Rajoy ne fait que pourrir inutilement une situation déjà très compliquée. A croire qu’il ne veut pas seulement garder la Catalogne dans l’Espagne, mais qu’il veut « punir » à titre personnel ceux qui ont osé réclamer leur indépendance.

Les deux protagonistes principaux, Carles Puigdemont et Mariano Rajoy, devraient être remplacés par des personnes plus sensées pour discuter de la suite des opérations. Ni la violence de l’État espagnol, ni la démarche illégale de Puigdemont ne pourront pacifier la situation. Le plus grand danger pour la cohésion de l’Espagne n’est pas l’indépendantisme catalan, mais l’égo démesuré des acteurs politiques qui mettent en péril l’avenir de leur pays.

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