Comme ministres s’en revenant des champs…

Des ministres envoyés au champ de bataille, en revinrent comme s’ils rentraient des champs après une dure journée de labeur.

Les paysans sont des gens proche de la terre, alors que certains ministres se terrent loin des gens. Foto: Marianne Casamance / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Dans un beau pays se prévalant de valeurs démocratiques, lors d’une élection dite intermédiaire, comme si ne comptait que la sacro-sainte élection présidentielle, un quarteron de ministres fut envoyé à la rescousse des listes présentées par la majorité gouvernementale. Le pouvoir alors aux abois, mais soutenu par certains médias de révérence et mis en scène par moult communicants de grand talent, escomptait pour le moins se positionner en faiseur de rois.

Mais sentant tout de même quelque peu monter le mécontentement de la populace, le président avait garanti à ses missi dominici, un retour aux pénates sans encombres, s’ils venaient à se trouver, pour l’une ou l’autre raison indépendante de leurs volontés (soumises), défaits ou plus exactement non-victorieux, pour reprendre la terminologie de la novlangue alors en vigueur.

Le scrutin fut, fort heureusement pour la majorité gouvernementale, très peu suivi. Ce qui lui permit de relativiser son insuccès global, ou plus exactement de faire endosser à d’autres la responsabilité de sa non-réussite générale. Ces autres étant notamment les électeurs, qui ne mesuraient pas leur chance de pouvoir voter, mais dont un tripatouillage commercial avait privé une partie d’entre eux, des documents susceptibles de les éclairer sur les différentes candidatures.

Éclairer le peuple n’était pas vraiment la spécialité, tant du gouvernement que du président. Par contre pour briller, comme miroirs aux alouettes, tous s’y entendaient fort bien. C’est d’ailleurs ainsi qu’ils avaient conquis précédemment le pouvoir. Mais aucun pouvoir ne se possédant éternellement, d’aucuns affirment même qu’il s’use avec le temps. En l’espèce, l’usure fut très rapide, et arrivé au stade de ce dernier scrutin dit intermédiaire, le pouvoir était usé jusqu’à la corde (sans cible).

Sans cible, car les ministres non-victorieux ayant loupé la leur dans les grandes largeurs, s’en revinrent comme paysans rentrant des champs à l’issue d’une dure journée de labeur. Fallait-il encore les accabler après pareille non-réussite, dont ils n’étaient en rien responsables ? Que nenni, ils regagnèrent doucettement leurs ministères après ce petit voyage incongru en terres inconnues.

Ils étaient beaux et sentaient bon le sable chaud, ces légionnaires romains (de la finance), tous officiers des plus hauts rangs (d’oignons). Treize à la douzaine qu’il y en avait, sans que l’on su jamais comment ils entrèrent dans la boite de douze ! Mais le plus important demeure que cuits, ils devinrent durs et durèrent assez longtemps, pour préparer bien au chaud, une reconversion post-électorale, en cas de non-victoire de leur parti (-pris) à la fameuse élection présidentielle de l’année suivante.

Quant à la populace du beau pays se prévalant de valeurs démocratiques, elle n’en était pas à sa première humiliation, depuis l’intronisation du dernier président. Allait-elle continuer à se laisser, par les nobles seigneuries vivant au château, donner des leçons de persévérance et pousser au culte de la réussite personnelle, quand tant de non-réussites chez les premiers de cordée, demeurait sans conséquences sur leurs plans de carrières ?

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