Comme (presque) partout – l’Allemagne durcit ses mesures

Face aux chiffres de la corona-crise, l’Allemagne ne prolonge pas seulement son confinement partiel, mais renforce ses mesures. Les premiers observateurs annoncent un confinement qui pourrait durer jusqu’à Pâques.

Cette saleté risque de nous accompagner encore pendant un bon bout de temps... Foto: We are Covert / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – Plus de mille décès en rapport avec la Covid-19 et la prochaine vague à venir, suite aux déplacements et fêtes de fin d’année – et l’Allemagne réagit. Après concertation avec les 16 ministre-présidents des Länder, Angela Merkel a annoncé la prolongation des mesures sanitaires jusqu’au 31 janvier, tout en renforçant ces mesures. Ainsi, l’Allemagne rejoint les nombreux pays qui, face à l’évolution de la pandémie, durcissent les mesures. Mais tant que chaque pays essaye de s’en sortir seul de cette crise, toutes ces mesures ne suffiront pas pour venir à bout de cette pandémie. Mais les états n’arrivent toujours pas à se décider d’adopter une stratégie commune.

Lors de la conférence de presse de la chancelière, on sentait clairement que cette date du 31 janvier 2021 n’est qu’une indication. Personne ne croit que d’ici trois semaines, ces mesures auront suffi pour faire baisser le taux d’incidence en-dessous de 50 cas par 100 000 habitants et semaine qui lui, ne signifierait pas non plus la fin de la pandémie, mais seulement la possibilité d’identifier rapidement des chaînes d’infection. Actuellement, le taux d’incidence se situe en Allemagne à environ 148, dans certaines régions en Bavière et dans l’Est du pays, à plus de 600. En vue de cette évolution, il convient d’être réaliste – fin janvier, cette pandémie sera tout sauf sous contrôle et il faudra s’attendre à ce que ces mesures et confinements dureront bien plus longtemps.

Le constat est frustrant. L’intégralité des approches utilisées jusqu’ici ont échouées. Que ce soit le « laissez-faire » suédois ou britanniques, que ce soit le confinement très strict comme en Irlande – la pandémie fait ce qu’elle veut et se répand, soutenue par des mutations qui inquiètent particulièrement le gouvernement allemand.

Jusqu’au 31 janvier, l’Allemagne entend laisser les écoles et crèches fermées, tout en allouant 10 jours de congés payés supplémentaires pour les parents qui ne trouvent pas de structure d’accueil pour leurs enfants. Au niveau des contacts, on serre davantage la vis – les rencontres ne sont autorisées plus que pour les personnes vivant sous le même toit plus une seule personne. Dans les cantons qui présentent un taux d’incidence de plus de 200 (actuellement, environ 70 cantons seraient concernés), les autorités peuvent décider d’un périmètre de 15 km autour du domicile qui ne peuvent plus être dépassés. Les excursions journalières, comme par exemple dans les stations de ski prises d’assaut le week-end dernier, sont maintenant interdites.

Il est frustrant de voir tous les pays faire de grands efforts pour endiguer, sans succès, cette pandémie. Mais quand est-ce que les états européens comprendront enfin qu’une stratégie commune ne peut pas se limiter à un achat groupé de doses de vaccin, mais qu’il faut concerter les mesures de confinement au niveau européen ? L’exemple irlandais montre clairement que le mieux qu’une stratégie nationale puisse produire, est un allègement temporaire. Pendant le confinement extrêmement strict en Irlande, le taux d’incidence y avait baissé à 35 – aujourd’hui, il se situe à nouveau à plus de 600… Non, aucun pays ne sera en mesure de vaincre cette pandémie seul et nous n’avons plus de temps à perdre avec ces tentatives nationales et souvent maladroites. L’Union Européenne doit immédiatement mettre en œuvre une stratégie commune, mais cela relève du vœu pieu – les institutions européennes sont trop occupées à organiser le marché juteux des vaccins…

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