Comment construire l’égalité femmes-hommes ?

Dernière partie de la mini-série de Christine Faivre. Si l’égalité entre femmes et hommes n’est pas évidente à atteindre, il convient de prendre les mesures qui pourront y conduire.

Voilà le but final - l'égalité femmes-hommes. Il serait temps... Foto: Lestatdelc at English Wikipedia / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Par Christine Faivre) – Le vrai progrès est de permettre à chaque homme et femme à égalité dans le couple, d’allier vie familiale saine, revenu et épanouissement dans leur travail. Voilà le challenge égalité hommes-femmes !

Pour atteindre ce but il faut d’une part changer les lois. Les congés d’éducation devraient se partager de manière égale et obligatoire entre le père et la mère. Ces congés devraient être moins invalidants du point de vue de la perte de revenu et de pension de retraite. Il faut un partage égal et obligatoire des jours de maladie enfant. Ceci permettrait de contrer la discrimination au niveau du travail.

Il faut aussi que les lois du travail prennent en compte les besoins de l’enfant et plus particulièrement, du tout-petit. C’est un impératif si on veut une société équilibrée, sécurisante. Les conditions de travail doivent cesser de pénaliser les femmes ou les hommes qui ne font que assumer leur rôle de parents et qui du même coup œuvrent pour la société entière.

L’éducation des jeunes enfants est un investissement pour une société bien éduquée, empathique, compatissante car le non-respect des besoins de nos tout-petits, entraîne des traumatismes émotionnels qui sont responsables du mal-être et de nombreux maux dans le monde. Actuellement, la prestation partagée d’éducation de l’enfant est très faible, sa durée est longue donc elle n’est pas si efficace. Elle gagnerait à être élevée pour compenser la perte de revenu pour ne pas pousser les mères ou pères à renoncer à leur autonomie, à leur travail. Cette prestation serait enfin vraiment utile parce qu’en adéquation avec le développement physiologique des nourrissons.

D’autre part, il faut, dans la sphère du travail, faire évoluer les habitudes, cesser de penser que travail à mi-temps rime avec petit boulot. On pourrait pendant 6 mois être PDG à mi-temps, admettre qu’on puisse s’arrêter 3 mois, sans que cela entrave la carrière d’une femme ou d’un homme. Admettre qu’on puisse travailler à mi-temps pendant un an sans perdre son poste ou briser sa carrière. Il faut cesser de croire que les hauts postes doivent être des postes à plein temps. Enfin, Il faut revaloriser les emplois dans les branches « traditionnellement féminines » en l’accompagnant d’une augmentation du niveau de salaire.

L’égalité hommes-femmes sera acquise quand il y aura égalité de traitement dans le travail. Car c’est l’autonomie financière et la valorisation dans le travail qui font qu’un individu adulte est accompli, indépendant, libre de ses choix. Il convient donc d’agir afin de permettre, enfin, un juste équilibre entre l’incontournable devoir d’un parent vis à vis de son enfant et les exigences du monde du travail.

Les lois du travail doivent tenir compte des exigences en matière de protection des individus en général et tout particulièrement, des enfants. Plus globalement assurer que le monde du travail ne pousse pas, de part ces exigences de compétitivité, à une baisse non seulement du niveau de bien-être des travailleurs mais entraîne, soit la cause, d’un malaise social profond qui se traduit par une augmentation de l’agressivité, de troubles du comportement se déclinant, comme on l’observe actuellement sous une multitude de formes. Il faut garantir aux enfants leurs droits en matière de satisfaction de leurs besoins physiologiques primaires ; sécurité émotionnelle, soin morale et affectif qui sont le substrat de l’émergence de l’intelligence. La réussite, la capacité d’agir, d’innover, d’oser, de s’exprimer dépend fortement de « l’éducation affective ». La réussite de chacun sert la société entière.

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