Comment « Kooma » a vu le jour

Le collectif « Kooma » organise depuis le début de l'été, un Marché des Producteurs bio et une guinguette à l'ancienne Manufacture des Tabacs à Strasbourg-Krutenau. Mais qui est ce collectif ?

Toujours souriante - Patricia Jung-Singh (milieu), l'instigatrice du projet "Kooma". Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(KL) – Lors d’une des dernières guinguettes à l’ancienne Manufacture des Tabacs à la Krutenau strasbourgeoise, nous avons rencontré Patricia Jung-Singh, l’instigatrice du collectif « Kooma » qui lui, est en train de transformer le quartier avec son Marché des Producteurs bio et sa guinguette, sa restauration et une ambiance qui clairement, avait fait défaut à ce quartier. Et on apprend qu’il faut une patience angélique (et de la chance) pour pouvoir réaliser un projet d’une telle envergure.

L’engagement de Patricia Jung-Singh commençait en 2009, avec la création de la Fondation « Terra symbiosis » qui elle, soutenait des projects d’agriculture bio un peu partout en France. Seul bémol, tous ces projets manquaient de visibilité et de connexion avec la ville. En parallèle, les Strasbourgeois s’en souviennent, on se posait pendant des années la question quant au devenir de l’ancienne Manufacture des Tabacs, un bien immobilier exceptionnel, situé entre le centre-ville et l’entrée de la Krutenau, historique, immense et pendant ces années, tout le monde réfléchissait quant à une utilisation sensée du lieu.

En 2015, avaient lieu les premières réunions avec la Ville de Strasbourg, propriétaire du lieu. « Il s’est vite avéré que le quartier souhaitait y voir se créer un lieu de vie, qu’il fallait un ancrage local », se souvient Patricia Jung-Singh. Dans la foulée, le collectif « Kooma » a vu le jour pour participer en 2016, à un appel d’offres de la ville et – « Kooma » remporte le projet. Les années suivantes, le projet a été structuré, il fallait acquérir des partenaires, monter un financement, prendre la mesure du lieu avec ses 20.000 m2.

Au fil des années, le projet prit corps, les producteurs s’organisaient, les partenaires se sont mis au travail et avec les partenaires tels que l’Eurométropole Strasbourg ou la Ville, même les négociations avec les banques s’en trouvaient facilitées. Même la pandémie ne pouvait pas arrêter le projet, et la Fondation France assurait la continuité, le temps que les choses rentraient plus ou moins dans l’ordre.

L’énergie déployée par Patricia Jung-Singh et ses collègues est impressionnante. Quand on pense que les discussions autour de ce joli projet ont commencé depuis huit ans, on imagine la patience dont ont du faire preuve les porteurs du projet issus de la société civile. « Les discussions avec les partenaires institutionnels étaient plus faciles et constructives que l’on pourrait imaginer », souligne Patricia Jung-Singh, avant de nous montrer le chantier qui est bien avancé.

En automne, le Marché des Producteurs bio prendra ses marques à l’intérieur du bâtiment, tout comme plusieurs restaurants, un bar, des salles de travail, des endroits de rencontres. Et à en juger d’après le sourire de Patricia Jung-Singh, elle voit déjà l’endroit devant son œil intérieur et garanti, ce sera très beau !

Jusqu’à la fin de l’été, le Marché des Producteurs bio et la guinguette accueillent le public tous les vendredis de 16h à 23h. Côté musique, ce soir, le groupe Quero Quero Choro invite à découvrir un visage méconnu du Brésil, et embarque le public sur un voyage de plaisir et de détente qui ravira l’esprit et donnera des fourmis dans les jambes.

Mélange des timbres d’instruments classiques et traditionnels, mélodies élégantes et subtiles, nonchalance et rythmes chaloupés, Quero Quero Choro met aussi en avant une valeur essentielle de la musique brésilienne : le partage.

Le Choro est considéré comme l’école de la musique brésilienne par excellence parce qu’il réunit tous les attributs rythmiques, mélodiques et harmoniques typiques et demande une bonne connaissance de la musique et de la maîtrise des instruments. Il crée un trait d’union entre la musique et les danses de salon européennes et les rythmes syncopés africains. Line Up: Sylvain Boisvert (flûtes), Bruno Luna Kisic (Bandolim, trompette), Pascal Beck (trombone), Nelsinho Felix (percussions) et Benjamin Velle (violāo de sete cordas).

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