Comment l’Allemagne veut calmer des enfants turbulents

Tout ce qu'on ne fait pas pour imposer la discipline aux enfants... Foto: Dereckson / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL/AK) – Pour les enseignants, ils sont l’incarnation de tous leurs cauchemars : les enfants turbulents, hyperactifs qui, à eux seuls, peuvent faire capoter une heure d’enseignement. Depuis de longues années, on traite ces enfants hyperactifs avec la Ritaline, un médicament censé les calmer en classe. Cette méthode étant jugée comme une agression sur l’intégrité physique des enfants, on teste maintenant une autre méthode : le port d’une veste lestée dont le poids varie de 1,5 kg à 6 kg. Histoire de les clouer sur leur chaise.

Ce test a déclenché un vif débat de l’autre côté du Rhin. Car cette veste lestée est considérée comme une camisole, une stigmatisation visible, le déni de la personnalité des petits turbulents. « Oui », disent les défenseurs de ces vestes lestées, « mais il vaut mieux ça que la Ritaline ». Pas faux, surtout dans la mesure où souvent, les enfants hyperactifs font partie des enfants doués qui auraient davantage besoin d’être confrontés à un enseignement plus exigeant qu’à une stigmatisation matérialisée par le port d’une telle veste en classe. Au lieu de poser la question « Ritaline ou camisole », on devrait se demander « comment mieux gérer les enfants présentant des troubles du comportement en classe ? »

Trois camps s’affrontent sur la question en Allemagne. La majorité des enseignants qui testent ces vestes s’y déclarent plutôt favorables ; le dispositif « ne présenterait pas un problème à cause du poids, car celui-ci est réparti sur tout le torse et le port est limité à 30 minutes ». Les parents d’élèves sont partagés sur la question, tandis que les pédiatres s’opposent franchement à cette solution, en faisant valoir que « seul le corps médical est habilité à émettre un diagnostic pour un enfant et à recommander des traitements », soulignant également le côté stigmatisant de ces vestes.

Ce débat reprendra sans doute lorsque cette phase de test sera terminée et que l’on disposera de résultats chiffrés sur l’expérience. Toutefois, l’idée de voir des enfants en classe portant une telle veste, les identifiant comme potentiels ou réels « enfants à problèmes », semble assez incroyable.