Conséquences du Brexit en Pologne

Chômage induit

Voilà à quoi ressemblent des épis de blé Foto: Myrabella / Wikimédia Commons / CC-BY-SA 3.0Unp

(Marc Chaudeur) – Beaucoup d’ Européens ont réagi à la nouvelle du Brexit, en 2016, comme des amants mal aimés, avec ressentiment et déception refoulée. On disait en beaucoup d’endroits, aux temps où le Brexit a été voté (à cause de grigous du genre Nigel Farage) : Ouais, bon débarras, qu’ils restent chez eux à déguster leurs plum puddings et leurs petits pois en pierre de taille !  Mais bien évidemment, le Brexit, surtout le Brexit dur, aurait de lourdes, de graves conséquences sur l’économie européenne.

Comment pourrait-il en être autrement ? Les économies nationales européennes sont étroitement imbriquées, et l’économie britannique est bien plus intégrée qu’on ne le pense – ce qu’a essayé de faire oublier le parti pro Brexit… Pour ce qui est des pays d’Europe occidentale, nous en sommes prévenus depuis bien longtemps. Pour les pays d’Europe centrale, les chiffres, même s’ils sont connus, sont bien moins communément publiés. On connaît pourtant l’importance de l’émigration polonaise en Grande-Bretagne, l’une des « causes » indirectes du Brexit, par le biais du très poujadiste leitmotiv « Y a trop de Polonais chez nous ! Go home Polish ! » Etc.

Ces derniers jours, le Courrier d’Europe centrale (https://courrierdeuropecentrale.fr a relaté les chiffres produits par l’hebdo Rzeczpospolita, qui les a lui- même puisés dans un rapport tout récent du PIE, l’Institut économique polonais. Ce dernier prévoit que si le Brexit dur avait lieu effectivement, ce ne seraient pas seulement les importations directes de la Pologne vers la Grande-Bretagne qui seraient menacées, mais bien évidemment aussi les importations indirectes, passant par d’autres pays.

De manière générale, le rétablissement d’une frontière entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne introduira des coûts supplémentaires. Par conséquent, les prix des produits importés augmenteront, et la demande diminuera : l’Institut für Wissenschaft de Halle, mentionné par le PIE, prévoit une baisse de 25 % de cette demande en Grande-Bretagne. D’où un chiffre très important de suppressions d’emplois prévisibles : en tout, 46 500 pour la seule Pologne. Ces pertes d’emplois se distribueraient comme suit : 10 400 dans le secteur agro-alimentaire, 9000 dans le commerce, plus de 2000 dans l’industrie du meuble, 3800 dans le transport routier et l’industrie automobile

Des conséquences particulièrement graves, comme on voit, et dont la responsabilité devrait être assumée par ceux qui ont placé une conception fermée et erronée du monde, et un isolationnisme délirant. Fi donc.

Et Teresa May était à Strasbourg hier pour une séance que l’on voulait (ou qu’on ne voulait pas) décisive…

 

 

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