Coronavirus – Le chaos fédéral

L'organisation politique et administrative fédérale est en train de faire un heureux – le SARS-CoV-2. Pendant que les instances allemandes discutent, le virus se répand.

A chaque poste de frontière entre la France et l'Allemagne, la situation se présente différemment... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Mettons le confinement à profit pour une petite leçon d’allemand. La langue allemande permet de combiner les noms de manière presque illimité – deux noms combinés forment un nouveau mot ayant une signification se composant des deux nom combinés. Un exemple : le nom « Gerangel », qui veut dire chamaillade, mêlée, petite dispute et le nom « Kompetenz », donc compétence, autorité, peuvent être rattachés pour former – « Kompetenzgerangel ». La combinaison des deux donne un nouveau sens – « guerre des pouvoirs ». Et c’est exactement ce qui freine actuellement en Allemagne une action efficace, concertée et nationale contre le coronavirus. Cette guerre des pouvoirs fait que partout en Allemagne, les Länder et communes appliquent les mesures qui leur semblent adéquates. Le SARS-CoV-2 se frotte les mains…

En Allemagne, avant qu’une mesure puisse déployer son efficacité sur le terrain, elle aura déjà fait un long chemin. Au départ, il y a une décision du conseil des ministres d’Angela Merkel. C’est le ministre fédéral compétent, dans le cas présent, le ministre fédéral de la santé Jens Spahn (CDU), qui communique des « recommandations ». Une telle « recommandation » n’a valeur que de souhait fort du gouvernement, mais sans plus. Ensuite, c’est aux Länder d’agir.

Les Länder allemands peuvent maintenant approuver la recommandation proposée et la mettre en œuvre. Ils peuvent aussi ne la mettre en œuvre que partiellement. Ou bien ils peuvent l’adapter à leurs souhaits. Ou bien… ils ne font rien du tout. Concernant les mesures de la lutte contre le coronavirus en Allemagne, cette situation est malheureusement celle que nous vivons. En fin de compte, chaque Land prend ses propres mesures, qui ne sont ni concertées ni identiques. Dans ce chaos, le coronavirus peut se propager presque comme il veut.

Hier et suite aux recommandations de Jens Spahn, 4 Länder ont décidé d’interdire des rassemblements et 1 Land a décidé d’appliquer une sorte de « confinement light ». Mais même dans l’interdiction des rassemblements, les mesures ne sont pas identiques. Ainsi, un « rassemblement » à Hambourg comprend 6 personnes et plus, en Hesse et en Rhénanie-Palatinat 5 et dans le Bade-Wurtemberg 3.

En ce qui concerne l’ouverture ou la fermeture des magasins, lieux publics, restaurants, cafés et terrasses, on arrive doucement au point où la plupart des Länder comprend qu’il faut fermer ces carrefours de la propagation du virus, mais là aussi, chacun fait un peu comme il veut. Mais dans certains Länder, la vente à emporter reste autorisée, ce qui draine toujours du monde vers ces points de vente.

Après que chaque Land a décidé comment gérer les recommandations, le témoin passe aux communes et villes du Land. Là aussi, on décide ce qu’on souhaite mettre en œuvre, ou parfois, de faire tout à fait autre chose. Initialement, le gouvernement fédéral avait formulé le souhait que les rassemblements soient restreints ; à la fin, la ville de Freiburg avait prononcé un « confinement partiel ». Chaque courrier, chaque mail, chaque appel entre les différentes instances n’a fait que ralentir la prise de décisions et la mise en œuvre des mesures.

La ville de Freiburg et la Bavière ont prononcé un « confinement light » – qui prévoit les mêmes règles que dans d’autres pays confinés, mais avec plus de largesse concernant les sorties qui sont autorisées en groupe, à condition que les personnes habitent le même foyer. Dans les villes allemandes où la collocation est courante chez les étudiants, on peut donc s’attendre à de belles sorties de groupes qui continueront à peupler les parcs, pour ensuite aller chercher un döner. Ce type de « confinement light » est certes mieux que rien, mais pas exactement efficace pour arrêter un virus qui jusqu’alors était d’une agressivité impressionnante.

Seule la fermeture des frontières a pu être décidée au niveau fédéral, et cette mesure arrivait beaucoup trop tard. L’Allemagne s’est enfermée avec le virus intra muros et la flambée des cas d’infection montre bien que cela n’a pas empêché le virus de se propager partout en Allemagne.

Peu étonnant dans ce contexte, la communication quasiment inexistante entre les autorités allemandes et leurs homologues dans les pays voisins, dont la France. Considérant que le long de la seule frontière entre la France et l’Allemagne, trois Länder allemands se jouxtent (Sarre, Rhénanie-Palatinat, Bade-Wurtemberg), on comprend pourquoi on a l’impression que les voisins allemands ne savent pas très bien ce qu’il font. Et pendant ce temps, le SARS-CoV-2 infecte de plus en plus de personnes en Allemagne où l’on s’attend à une évolution comparable à celle de l’Italie. Malgré une infrastructure hospitalière importante, l’Allemagne ne pourra pas non plus gérer une explosion du nombre de cas. Les semaines à venir seront difficiles.

4 Kommentare zu Coronavirus – Le chaos fédéral

  1. Ich habe nicht den Eindruck, dass die Machtkonzentration auf eine Person in Ihrem geliebten Zentralstaat irgendeinen Vorteil für die Bürger hat, wie man seit Jahren sieht.

    Solche Vergleiche sind bedauerlich und nicht zielführende. Sie stehen im Widerspruch zu allen Beobachtungen, die wir weltweit aktuell machen.

  2. Und was für Beobachtungen zu dem Thema “unkoordiniertes Vorgehen” haben Sie weltweit gemacht? Angesichts der Inhaltsleere Ihrer Kritik sei die Frage gestattet, ob Sie den Artikel überhaupt gelesen haben. Wenn Sie konkrete Dinge diskutieren wollen, gerne – nur ein wenig gegenstandslose Kritik ist dann aber doch etwas dünn.

  3. Neben dem Virus selbst gibt es die Angst vor dem Virus. Im Alltag in Deutschland ist die Angst das größere Problem. Politiker geraten dadurch unter Druck und propagieren immer schärfere Maßnahmen.

    • Eurojournalist(e) // 22. März 2020 um 15:46 // Antworten

      Ich weiss nicht, ob Sie im Elsass oder in der Nähe leben. Ich würde gerne die Reaktionen sehen, wenn sie diese Sätze dem Pflegepersonal oder den Ärzten der Krankenhäuser in Mulhouse und Strasbourg ins Gesicht sagen. Wer heute noch meint, dass es sich um eine Psychose handelt, der verfolgt entweder die Situation in Italien nicht mit, oder aber nicht die im Elsass. Sie schreiben zwar, dass das Phänomen Angst im Alltag in Deutschland ein Problem sei, doch wird auch Deutschland in den kommenden Tagen, wie auch Frankreich, von der nächsten heftigen Corona-Welle erfasst werden. Ob Sie dann die Angst vor dem Virus oder das Virus selbst als das grössere Problem betrachten, können wir dann ja nochmal besprechen. Es wäre schön, wenn die Politiker den Ernst der Lage endlich erkennen würden, statt wie Herr Scholz so dämliche Dinge von sich zu geben wie “bei dem schönen Wetter sollten aber alle ‘rausgehen können”. Das Erwachen in Deutschland wird grausam werden und viele werden sich wünschen, sie hätten die Angst und die Warnungen zu einem Zeitpunkt ernstgenommen, zu dem man noch schârfere Massnahmen hätte ergreifen können.

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