Correct, Nils Schmid !

Le candidat SPD aux élections régionales dans le Bade-Wurtemberg, Nils Schmid, vient de donner une belle leçon d’humilité à son concurrent de la CDU, Guido Wolf. Exemple à suivre.

De la grandeur dans la défaite - Nils Schmid (SPD) refuse de participer aux "jeux du pouvoir" de son homologue de la CDU, Guido Wolf. Foto: GRÜNE Baden-Württemberg / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – On sait que les partis «populaires» sont les grands perdants des élections régionales en Allemagne de dimanche dernier. Dans le Bade-Wurtemberg, la CDU et le SPD ont perdu ensemble plus de 22% de leurs électeurs, au détriment des Verts et de l’extrême-droite de l’AfD. Mais les deux perdants de ces élections gèrent la situation assez différemment. Tandis que le candidat CDU Guido Wolf faisait des pieds et des mains pour accéder au pouvoir malgré sa cuisante défaite (la CDU a enregistré son plus mauvais résultat depuis la création du Land en 1952), le candidat du SPD Nils Schmid lui a donné une belle leçon de démocratie.

Déjà le soir des élections, il était clair que la coalition sortante au Bade-Wurtemberg, Verts-SPD, ne pouvait pas être reconduite, le SPD ayant perdu trop de votes (12,7%, -10,4%). Les Verts ayant obtenu le plus de votes dans le Land (30,3%), c’est au ministre-président sortant, le Vert Winfried Kretschmann, de composer un nouveau gouvernement. Ce qui n’était pas au goût du plus grand perdant de ces élections, Guido Wolf. Ce dernier suggérait la création d’une «coalition allemande» composée de la CDU, du SPD et des libéraux du FDP. Mathématiquement, cette coalition aurait eu une majorité d’une voix dans le parlement du Land, et Wolf se voyait déjà à la tête du nouveau gouvernement.

Mais c’était sans compter sur Nils Schmid, le chef du SPD dans le Bade-Wurtemberg. «Une telle coalition constituerait un mépris flagrant de la volonté des électeurs», a-t’il déclaré en refusant en bloc cette «proposition indécente» de Guido Wolf. Et puisque le FDP ne souhaite pas former une coalition avec les Verts et le SPD, il reste désormais qu’une seule possibilité : une coalition entre les Verts et la CDU, même si la CDU peine à accepter son rôle de «partenaire junior» dans une coalition dirigée par les Verts.

Si jamais la CDU devait refuser une telle coalition et si Winfried Kretschmann ne réussit pas à former un gouvernement, cela conduirait à des élections anticipées, ce qui pourrait s’avérer fatal pour Guido Wolf qui vient d’apporter la preuve qu’il n’hésiterait pas à troquer la volonté des électeurs contre ses ambitions personnelles. Cette attitude risquerait de jouer un rôle dans d’éventuelles élections anticipées, mais nous sommes encore très loin de cette option. Car si la CDU a peur des Verts, elle a encore plus peur de l’AfD qui lui a repris bon nombre d’électeurs.

Donc, in fine, la CDU finira par accepter le second rôle dans une coalition Verts-CDU. Et pendant que Guido Wolf a démontré qu’il se fiche pas mal des électeurs et de la démocratie, Nils Schmid aura marqué des points – ce qui pourra aider le SPD à remonter la pente. Un jour. Peut-être.

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