Covid-19 : Acte 2 au Portugal

Malgré la seconde vague, le Portugal ne renonce pas à poursuivre ses programmes de santé publique.

L'extension de Pinhão du Centre de Santé d'Alijó, au Nord du Portugal, avec sa vue imprenable sur le Douro. Foto: Sanjorgepinho / Wikimedia Commons / CC-BY 4.0int

(Jean-Marc Claus) – A la mi-Juillet, Jamila Bárbara Madeira e Madeira, sous-secrétaire d’État à la Santé, annonçait que le gouvernement portugais préparait la venue de l’hiver en renforçant les unités de soins intensifs des hôpitaux publics par un apport de personnel supplémentaire.

Encensé début Octobre par Libération pour sa gestion exemplaire de la crise sanitaire, le gouvernement du Portugal n’a pas attendu les louanges de ses voisins européens pour se retrousser les manches. Le Service National de Santé (SNS) annonçait, au moment de la parution de l’élogieux article dans le quotidien français, la disponibilité de 1.855 respirateurs prêts à répondre à une aggravation possible de la pandémie de Covid-19. Ce qui signifie une augmentation de 62% de la capacité opérationnelle des services de soins au printemps.

Le plan d’intervention prévoit, selon le secrétaire d’État à la Santé Diogo Serras Lopes, de soulager les hôpitaux sous pression, ce qui est actuellement le cas à Loures et Amadora. Il s’agit de traiter les « patients covid », tout en maintenant une activité de soins nécessaire à la prise en charge d’autres pathologies, ce qui explique le nombre variable de « lits covid ». Au printemps, 28,4 millions interventions chirurgicales dites non-urgentes ont été déprogrammées dans le monde. Des retards diagnostiques pèsent actuellement sur le pronostic de patients aujourd’hui enfin traités.

Miguel Guimarães, président de L’Association Médicale (OM) lançait début Octobre un appel à la vaccination contre la grippe saisonnière en ciblant les populations les plus fragiles et le personnel de santé. Le programme de vaccination de tous les enfants contre la méningite B (MenB) est entré en vigueur le 1er Octobre, associé au vaccin contre la gastro-entérite à rotavirus (ROTA) et, notamment pour les garçons, celle contre le papillomavirus (VPH).

Maria da Graça Gregório de Freitas, la Directrice Générale de la Santé, soulignait à ce propos que ce programme de vaccination est l’un des meilleurs du monde, non seulement grâce aux professionnels de santé qui le conçoivent et l’appliquent, mais surtout grâce aux personnes vivant au Portugal et qui se laissent vacciner et font vacciner leurs proches. C’est là que le volontarisme et le sens civique des citoyens font toute la différence avec d’autres pays européens.

Les politiques de santé portugaises anticipant sur une recrudescence de cas graves de Covid-19, ne renoncent donc pas à se battre sur d’autres fronts comme le taux de mortalité des personnes victimes de rupture d’anévrisme de l’aorte abdominale. Pour réduire l’actuel taux de 75% de décès, une étude prévoit de faciliter l’accès aux services de chirurgie vasculaire pour les populations vivant dans d’autres régions que le nord et le centre, mieux dotés que le reste du pays.

Comme le démontrent ces quelques exemples, la crise sanitaire induite par la pandémie de Covid-19 ne laisse pas le système de santé portugais exsangue à l’arrivée de sa seconde vague.

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