Covid : la Grande Bretagne jette l’éponge

Face à une nouvelle explosion des infections en Grande Bretagne, les autorités abandonnent la lutte. La nouvelle stratégie : « il faut que nous vivions avec le virus ».

Le refus de prendre des mesures, se traduit en Grande Bretagne par une incidence de 1628.6... Foto: Mx. Granger / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – Si la Grande Bretagne compte, avec la France, aujourd’hui parmi les pays les plus touchés par la pandémie (incidence Grande Bretagne 1628,6 ; France 1646,8), le Royaume-Uni ne compte pas décréter la moindre restriction. Considérant les « mesurettes » décidées en France et ailleurs, on ne peut même pas exclure que le succès de l’inertie britannique face à ce virus soit moins performante que la série de « mesurettes » totalement inefficaces décidées ailleurs.

La position du ministre de la santé britannique Sajid Javid est quand même surprenante : « Le pays doit maintenant essayer de vivre avec le Covid-19 », a-t-il écrit et cette attitude n’est rien d’autre que l’abandon face à ce virus. Après tout, la Grande Bretagne compte parmi les pays les plus vaccinés et visiblement, cette stratégie n’a pas pu empêcher le virus de sévir.

Il convient de relever que les pays qui avaient préféré les affaires de fin d’année en se passant de mesures strictes, dont la Grande Bretagne et la France, approchent aujourd’hui une incidence de 2000 – comme il était à prévoir déjà au mois de novembre. L’Allemagne où dès la fin novembre, des mesures assez strictes avaient été imposées (fermeture des marchés de Noël, jauge de 750 personnes dans les stades de foot et à l’occasion d’autres manifestations, couvre-feu pour non-vaccinées dans des zones présentant de très forts taux d’incidence etc.) se trouvent aujourd’hui loin des chiffres des pays qui avaient préféré l’économie à la santé publique : aujourd’hui, le taux d’incidence en Allemagne est de 222,7.

Est-ce que cela veut dire que l’Allemagne (et d’autres pays où l’incidence est actuellement relativement basse) ait su endiguer cette pandémie ? Loin de là. Tant que les mesures et mesurettes décidées dans de nombreux pays restent au niveau national, régional et local, ces chiffres ne représentent pas plus qu’une prise de vue instantanée. Le refus de combattre cette pandémie au niveau européen, engendre des « montagnes russes » dans l’évolution pandémique. Un coup, les chiffres sont bas, pour exploser la minute qui suit.

Si on comprend la fatigue des populations après plus de deux ans de pandémie, il se pose la question si la bonne stratégie est réellement de fermer les yeux devant cette évolution. « Le pays doit maintenant essayer de vivre avec le Covid-19 » – cette phrase raconte toute l’histoire.

Si on comprend également l’impuissance des gouvernants face à une pandémie que personne ne pouvait voir arriver, le refus de combattre un ennemi commun (le même virus partout) avec des mesures communes et harmonisées, reste incompréhensible. Le week-end dernier, les Belges étaient tout surpris de voir arriver dans le nord du pays, un nombre incroyable de visiteurs néerlandais. Pourtant, cette « invasion » néerlandaise était prévisible et logique. Aux Pays-Bas où règne actuellement un confinement stricte, il suffit de se mettre dans la voiture et de se rendre en Belgique où tout est ouvert, où on peut faire tout ce que l’on ne peut actuellement pas faire aux Pays-Bas. Est-ce que le gouvernement néerlandais a réellement cru que la population allait rester sagement au pays à s’ennuyer ? Voilà l’un des meilleurs exemples de mesures totalement inutiles et invalidée par l’absence d’une telle mesure dans le pays voisin.

Est-ce qu’en 2022, tous les gouvernements européens abandonneront la lutte contre le Covid-19, comme le font actuellement les Britanniques ? Probablement pas, car si les mesures et mesurettes ne sont pas de nature à pouvoir inquiéter le virus, cette pandémie est une trop belle occasion d’instaurer des système numérique de contrôle de toute la population.

Toutefois, il est assez incroyable que les gouvernants européens persistent à « vendre » leur échec total comme un « succès ». Mais visiblement, les gouvernants ont perdu tout contact avec les réalités dans leurs pays…

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