Crépuscule des dieux pour Alexandre Loukachenko

Aucun régime criminel n’a jamais duré éternellement dans toute l’histoire de l’humanité. Le dictateur Alexandre Loukachenko fera la même expérience. A la fin, il ne pourra pas incarcérer tout son peuple.

A Minsk, la police essaye de sauver le dictateur Loukachenko - mais il ne pourra pas se maintenir au pouvoir. Foto: Homoatrox / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – La situation à Minsk ne se calmera pas. Ce week-end, le Belarus a une nouvelle fois vécu des manifestations de masse de l’opposition qui ne reconnaît pas la « victoire électorale » d‘Alexandre Loukachenko. La réponse du régime – 1120 arrestations pendant les manifestations dans le pays entier, utilisation de gaz lacrymogène, de balle à caoutchouc et de grenades de désencerclement (comme c’est aujourd’hui l’usage lors de toutes les manifestations de Paris à Hong Kong en passant par Moscou …). Mais les interventions musclées de la police de Loukachenko ne réussira pas non plus à le garder au pouvoir pour toujours.

Ce que Loukachenko ne comprend pas, comme d’autres dictateurs, c’est que c’est lui qui stimule l’action de l’opposition. Cette opposition biélorusse a aujourd’hui ses martyrs, comme Roman Bondarenko, l’une des figures de proue du mouvement d’opposition, qui a été tué dans des circonstances peu claires. De manière évasive, les autorités parlent d’une « attaque » sur Bondarenko, mais personne au pays ne croit en autre chose qu’un meurtre politique. Mais les interventions de la police et des corps d’élite ne pourront pas apaiser la situation à Minsk et dans le reste du pays – Loukachenko est allé trop loin.

Tous les jours, des opposants biélorusses disparaissent. La cheffe de l’opposition, Svetlana Tichanovskaja, qui a du se réfugier en Lituanie, est considérée comme la vrai gagnante de cette farce électorale que Loukachenko estime avoir gagné avec plus de 80% des votes. Pourtant, l’Union Européenne ne reconnaît plus Loukachenko comme président de la Biélorussie et elle a prononcé des sanctions contre ce régime anachronique. Les Biélorusses aspirent aujourd’hui aux mêmes libertés que leurs voisins dans d’autres pays de l’Europe Centrale qui, suite aux changements politiques, ont trouvé un autre mode de vie politique.

L’Union Européenne n’entend pas s’arrêter là, d’autres sanctions sont actuellement discutées. La grande question qui se pose, est « combien de temps Vladimir Poutine continuera à soutenir le chef de cet état satellite de Moscou ? ». Mais la Biélorussie a un problème majeur – le pays ne produit pas de pétrole ou d’autres ressources convoitées. Le monde regarde Loukachenko mener son dernier combat, mais plus ce combat durera, plus il augmente ses chances de finir comme les Ceausescu en Roumanie – sous une salve de mitraillette. Si Vladimir Poutine veut vraiment rendre service à Loukachenko, il l’accueillera dans une des provinces situées loin de Moscou en lui permettant de vivre ses dernières années en paix. Le vent de la démocratie qui a fait chuter des régimes totalitaires dans de nombreux pays de l‘Europe Centrale et de l’Europe de l’Est, souffle aussi sur la Biélorussie. Et rien n’arrêtera la soif de liberté et de démocratie d’un peuple déterminé.

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