Croatie : des changements s’imposent

Barbouzes et écolos

Croatie : la rivière Gradna à Samobor Foto: Robert Majetic / Wikimédia Commons / CC-BY-SA 2.0Gen

(Marc Chaudeur) – Dans la même journée ou presque, on a appris que des barbouzes de Zagreb jetaient de l’huile sur le feu djihadiste en Bosnie, et que les écolos présentaient une liste de coalition avec la Nouvelle gauche aux Elections européennes du 26 Mai (pour lesquelles vous êtes aimablement conviés, chers lecteurs, à vous rendre aux urnes). De quoi faire pencher la balance, même modestement, dans le bon sens.

Le média croate Zurnal.info (http://www.zurnal.info/) a levé un gros lièvre aux dents verdâtres. Il a mis en évidence une vilaine affaire d’intox, que de nombreuses preuves ont corroborée. Les services croates ont retourné des djihadistes bosniaques pour leur faire transporter des armes dans leur pays, jusqu’à un certain district, pour les entreposer dans quelques mosquées connues pour leur radicalisme. Comme l’écrit l’avocat Senad Pećanin, que cite l’excellent Courrier des Balkans  (https://www.courrierdesbalkans.fr/) : « Hormis une déclaration de guerre, aucun acte, excepté une déclaration de guerre, ne pourrait être plus hostile de la part de la Croatie que cette tentative perfide de suspendre le terrorisme islamique au cou des Bosniaques ». Une scandaleuse affaire d’intox, en somme ; un agissement de barbouzes criminelles destiné à exaspérer les antagonismes entre les communautés, dans un pays déjà trop marqué par la propagande djihadiste, les prurits serbes de la Republika Srpska et les investissements saoudiens.

Mais la société croate, dans ce pays membre de l’Union européenne depuis 2013, est en plein chamboulement ; comme dans tous les pays des Balkans occidentaux, d’ailleurs. Les gouvernements ne changent guère, du moins pour l’instant, mais les sociétés, si. Elles éprouvent tous les jours la nécessité de changements importants dans le domaine de la corruption, de l’État de droit, de la transparence en général.

Et aussi dans le domaine de la protection de l’environnement : dans les Balkans, la conscience écologique explose littéralement à la tête des dirigeants. En vue des élections européennes, le mouvement écolo Orah (Odrzivi razvoj Hrvatske, Développement durable croate), la Nouvelle gauche et la « Plateforme citoyenne » Možemo s’allient, et espèrent fort remporter un siège au Parlement.

Ce pour quoi ces trois partis se battent, nous le savons : pour une équité accrue à l’intérieur des sociétés européennes et entre elles, pour le développement durable et la préférence à une économie coopérative, et bien évidemment, la transition énergétique ; pour les droits humains et contre le nationalisme, les tendances fascisantes. Des motifs très généraux, donc, où on voit apparaître surtout en filigrane les griefs contre la politique nationale et les entourloupes à l’ancienne.

La coalition de ces trois partis de la gauche écologiste espèrent fort remporter un siège au Parlement européen. Elle avait jusque là un député : d’abord Milena Hory, une fondatrice du parti Orah, qui est d’ailleurs une ancienne ministre de l’Environnement du gouvernement « social-démocrate ») puis Davor Škrlec de2014 à 2019 – il a quitté Orah en 2016. La coalition toute récente rafraîchit cependant la dynamique et crée une perspective relativement neuve dans la politique des partis croates de gauche…

Ces partis croient en l’Europe pour améliorer la vie des gens. Ils ont raison.

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