Cynisme suprême : «Charlie» devient une super-affaire

En l’espace de quelques jours, tout un secteur économique s’est développé autour de «Charlie». On trouve désormais des objets les plus insolites et cons sous la «marque Charlie».

Si vous buvez votre café dans un tel mug, tout le monde saura que vous êtes vachement cool... Foto: privé

(KL) – «Charlie», ce n’est pas seulement le synonyme d’une tragédie humaine, nationale, européenne et même mondiale, «Charlie» devient aussi un vecteur économique. Il suffit de faire un tour sur la toile pour trouver des objets de toute sorte, disant «Je suis Charlie» (particulièrement chic en plusieurs langues) ou affichant d’autres slogans évoquant le nom de «Charlie». En vue des prix demandés, le «marchandising» pourrait générer un chiffre d’affaires atteignant des milliards d’euros.

Porte-clés, casquettes, t-shirts, «hoodies», décapsulateurs, anciens numéros de «Charlie Hebdo», sacs à main, autocollants, buttons – tout est vendu sous la «marque Charlie» qui visiblement, n’est pas protégée. Le cynisme ne connaît pas de limite – sur Ebay Allemagne, un vendeur propose ses t-shirts, super-chic, avec «Je suis Charlie» en bleu-blanc-rouge sur fond noir – le must pour tout cocktail ces prochains temps. «Solidarité avec la France !», dit l’annonce, comme si le fait d’acquérir ce t-shirt constituait un geste de solidarité avec la France.

Sans parler des innombrables ventes aux enchères – deux exemplaires du numéro paru hier sont proposés pour la somme de 15.000 dollars, les numéros aux caricatures de Mohamed se vendent jusqu’à 5.000 dollar la pièce. Etrange qu’une attaque terroriste puisse générer un «merchandising». Etrange et dégoûtant.

«Charlie» appartient à la France et plus particulièrement à «Charlie Hebdo». Toute personne profitant financièrement de ce nom, devrait reverser la plus grande partie des bénéfices à un fonds de soutien pour les victimes des attentats de Paris.

Et nous, vous et moi, on pourra contribuer à stopper la machine commerciale autour de «Charlie». Pour être solidaire, il suffit de s’abonner à «Charlie Hebdo», de faire un don sur le site de «Charlie Hebdo» et d’adapter son comportement dans la vie quotidienne. Par exemple en arrêtant de parler de «bougnouls», de «ratons» et de «sales juifs». Ce qui serait beaucoup plus solidaire que de se balader avec un «hoddie» chic qui dit à tout le monde que vous êtes «Charlie». Mais si nous n’achetons pas ses objets stupides, si nous canalisons l’argent que nous avons envie de dépenser vers le magazine «Charlie Hebdo», on pourrait assècher le marché des profiteurs cyniques. Se faire de l’argent sur le dos de 17 personnes froidement assassinnées, c’est vraiment dégeulasse.

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