Daesh – la gueule de bois

Une Allemande qui est rentrée de Syrie après avoir œuvré pendant trois ans et demi pour « Daesh », a été condamnée à Stuttgart à cinq ans de prison.

Partir faire la guerre avec "Daesh", ce n'est pas une excursion en Club Méditerranée - et les sanctions sont lourdes pour les "revenants". Foto: Voice of America / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Cette femme de 32 ans, condamnée à 5 ans de prison pour avoir participé à des crimes de guerre et des infractions de la législation concernant les armes de guerre, ne pouvait faire valoir l’argument avancé par d’autres « revenantes » – qui clament majoritairement ne pas avoir été au courant des crimes horribles commis par « Daesh ».

Cette femme ne travaillait pas seulement dans la communication de « Daesh », en maintenant plusieurs blogs qui chantaient les louanges de la belle vie chez les terroristes ; mais comme le disait le jugement, elle avait de plus été formée à l’utilisation des armes, et elle a participé à des exécutions. Pendant trois ans et demi, elle était totalement impliquée dans les horreurs de « Daesh » et jusqu’à la défaite militaire de ce groupe de terroristes, elle en était une adhérente active et convaincue.

La défaite militaire de « Daesh » a toutefois changé la donne. Aujourd’hui, les « revenantes » de « Daesh » déclarent toutes s’être distanciées de « Daesh » et expriment les plus grands des regrets. Pourtant, on a du mal à s’imaginer que cette femme aurait le même discours si « Daesh » sévissait encore dans la région. Maintenant, il s’agit de sauver les meubles, mais la crédibilité de l’inculpée était assez réduite par le fait qu’elle se soit présentée au procès à Stuttgart – voilée.

En Septembre 2017, la femme a été arrêtée par des forces kurdes avec d’autres femmes de combattants islamistes. Et elle a eu de la chance, car le retour au pays n’est pas systématiquement accordé à ces femmes-terroristes. De nombreuses combattantes et épouses de combattants restent incarcérées sur place, où les verdicts sont généralement beaucoup moins cléments qu’en Europe.

En principe, le fait de quitter son pays et de rejoindre une armée ennemie pourrait aussi être considéré comme de la haute trahison. Dans ce cas particulier, la durée de l’engagement de cette personne a joué un rôle pour déterminer sa sanction. Cette femme était une fanatique de « Daesh » et a participé personnellement à des crimes horribles, sans le moindre remord. Les remords sont venus une fois cette combattante arrêtée, face à la possibilité de se faire condamner à mort. Donc, son désistement des idées de « Daesh » est pour le moins, douteux.

Le procès de Stuttgart envoie un signal fort à ceux qui, au bout de quelques années de terrorisme et de meurtres dans le désert, souhaitent revenir dans le confort occidental. Les autorités coopèrent étroitement avec leurs homologues dans les pays concernés, et les enquêtes donnent de nombreuses indications quant au degré d’implication de ces femmes qui, aujourd’hui, tentent toutes de minimiser leur implication dans les horreurs commises par « Daesh ». « On finira par apprendre ce que vous avez fait et vous serez sanctionnées de manière conséquente », voilà le message envoyé à ces femmes dont l’engagement était crucial pour que « Daesh » ait pu poursuivre son travail sanglant si longtemps.

5 ans de prison, ce n’est pas cher payé pour une combattante ayant participé à des exécutions, à la déstabilisation de toute une région, à une guerre sans visage et d’une brutalité extraordinaire. Partir pour rejoindre « Daesh », ce n’est pas un voyage au Club Méditerranée dont on revient quand on n’a plus envie de jouer à la guerre et aux massacres. Que d’autres se le disent avant de partir « à l’aventure ». La guerre n’est pas une aventure, et dans le cas particulier de « Daesh », il s’agit de crimes contre l’humanité. Avec 5 ans, Madame est assez bien servie…

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