Dans ce cas, ils ne méritent pas mieux…

Les sondages actuels concernant les élections anticipées en Grande Bretagne montrent un avantage énorme pour les Tories de Boris Johnson. Si c'est ça que les Britanniques veulent, alors, bon vent...

Pourtant, ce clown mène largement dans les sondages... Foto: Garry Knight from London, England / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – Avant, on pouvait encore se dire que la présence de Boris Johnson à la tête du gouvernement britannique était une sorte d’accident. Après tout, l’homme n’avait jamais été élu, il a hérité du poste de Premier ministre suite à la démission de Theresa May et ce, uniquement sur un vote interne des Tories lui accordant quelques 93 000 votes. Mais là, aussi incroyable que ça puisse être, Boris Johnson mène largement dans les sondages concernant l’élection anticipée du 12 décembre prochain.

Si les Britanniques souhaitent mettre le destin de leur pays entre les mains d’un menteur notoire, d’un clown politique irresponsable, finalement, ça les regarde. Mais si après trois ans et demi de chaos autour du Brexit, les électeurs et électrices britanniques estiment que Boris Johnson est l’homme de la situation, eh bien, qu’ils partent et qu’ils nous laissent tranquilles en Europe. Qui voudrait d’un pays comme partenaire qui a totalement perdu sa tête ?

D’accord, Labour a eu la mauvaise idée de présenter Jeremy « Catwheezle » Corbyn, le plus faible chef de la gauche britannique depuis des décennies. Corbyn, qui jusqu’à ce jour n’a pas réussi à prendre une position claire par rapport au « Brexit », est un homme politique terne, opportuniste et visiblement intéressé par une seule chose : sa carrière personnelle et son rêve de toujours, à savoir, devenir calife à la place du calife.

C’est ainsi que se prépare donc le « Brexit » à la Boris Johnson, l’asphyxie économique et politique annoncée ; et si les Britanniques veulent vraiment se lancer dans cette aventure, qu’ils partent alors. Les conséquences de cette idiotie collective sont rédigées noir sur blanc dans le « Yellowhammer Report » qui a été rendu public et dont ont peut considérer que les Britanniques en ont pris connaissance. Les Britanniques ne sont pas sans savoir qu’en cas de « Brexit », l’Ecosse organisera dès 2020 un nouveau référendum sur la sortie de l’Ecosse du Royaume Uni, les Britanniques savent que Boris Johnson est en train de raviver le conflit irlandais – et si c’est ça qui les rend heureux, qu’il en soit ainsi.

Actuellement, les Tories mènent dans les sondages avec 42% des intentions de vote, suivis par Labour (28%), les Libéral-Démocrates (15%), les Verts (4%), le Brexit Party (4%, considérant que le Brexit Party a retiré tous ses candidats dans les circonscriptions où un Tory a une chance de la remporter) et les Autres (7%). Tout semble indiquer donc une large victoire de Boris Johnson dont la campagne, mensongère comme d’habitude, semble impressionner les Britanniques davantage que le grincheux Corbyn qui jouera donc le rôle du croque-mort de Labour.

Personne n’a obligé Labour de nommer Corbyn à la tête du parti, personne n’oblige les Britanniques à applaudir Boris Johnson. Donc, tout se passe dans les règles de la démocratie et si les Britanniques sont majoritairement aussi fou de laisser Johnson casser leur pays pour déclencher une crise qui durera très, très longtemps, alors, qu’ils partent et qu’ils arrêtent de nous embêter en paralysant l’Union Européenne. Qu’ils profitent maintenant une dernière fois en faisant appel aux fonds de soutien européens pour les inondations (ils viennent juste d’en faire la demande à Bruxelles), à partir du début de l’année prochaine, le parasitage de l’Europe sera terminé.

Là, ils avaient la dernière chance de rectifier le tir, de réparer une erreur monumentale déclenchée par un référendum sur fond de mensonges, manipulations et fausses promesses. Mais visiblement, les Britanniques dans leur majorité ont perdu la raison et finalement, s’ils veulent faire cavalier seul, bonne chance à eux. Mais qu’ils ne s’attendent pas à des cadeaux bruxellois, à des traitements de faveur, à une relation privilégiée. Depuis trois ans et demi, les Britanniques livrent un spectacle des plus invraisemblables au monde, et se sont ridiculisés pour les années à venir. Choisir Boris Johnson dans une élection générale, c’est comme les Américains qui votent pour Trump ou comme les Turcs qui votent pour Erdogan. Si c’est cela qu’ils veulent, qu’ils en supportent les conséquences.

Cette farce a déjà duré beaucoup trop longtemps ; il est temps de passer à autre chose. Pendant longtemps, on avait l’espoir que les Britanniques reviennent à la raison et que ces élections anticipées puissent servir à renverser la vapeur. Mais franchement, vu comment cela se passe au Royaume (encore) Uni, il sera mieux de consommer cette rupture. Amusez-vous avec votre Boris Johnson et surtout, ne venez pas pleurnicher d’ici quelques mois – vous avez été avertis et vous aviez presque quatre ans pour vous rendre compte de votre bêtise collective. Maintenant, si vous le voulez vraiment, votez donc pour votre clown préféré et – assumez.

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