David Cameron s’isole chaque jour un peu plus

Downing Street 10, le siège du premier ministre britannique. C'est ici qu'il travaille tous les jours au sabotage de l'UE. Foto: Richard Symonds / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(KL) – David Cameron est un homme intelligent. Logique, autrement, il ne serait pas Premier Ministre de la Grande Bretagne. Mais il y a une chose que Cameron n’a toujours pas compris – on ne peut pas travailler sans cesse contre l’Europe, on ne peut pas menacer sans cesse l’UE se la sortie de la Grande Bretagne et en même temps, vouloir imposer ses règles et idées à une union que l’on méprise.

Après le vote pour Juncker, Cameron, tel un Pit Bull, ne lâche toujours pas prise. Pour pouvoir contrôler la Commission Européenne, il entend maintenant installer Jonathan Faull comme Secrétaire Général de l’institution, un haut fonctionnaire qui bénéficie de sa confiance. Mais bénéficier de la confiance de David Cameron, c’est déjà presque un critère KO si on veut occuper un haut poste européen.

Est-ce que Cameron pense sérieusement que les Européens aient oublié en quelques jours que le premier ministre britannique avait fait fi du vote des Européens pour faire valoir ses propres intérêts ? Est-ce qu’il pense vraiment qu’on peut menacer l’Europe pour s’assurer une meilleure position en Europe que les 27 autres pays ? La Grande Bretagne se comporte depuis un bon moment comme un ennemi de l’Union Européenne, comme un sous-marin qui sabote les intentions de l’Europe de se rapprocher davantage. Les objectifs de Cameron sont clairs – moins d’Europe, plus de nationalisme. Donc, le contraire de ce que veut la majorité des pays européens. Dans une telle situation, demander des postes importants dans une institution que l’on souhaite quitter, c’est étrange.

Si vous faites partie d’un club qui ne vous plaît plus, vous ne tentenz quand même pas de lui imposer vos vues, vos objctifs et les règles à suivre – vous terminez votre adhésion. Mais ça, David Cameron ne veut pas en entendre parler. Heureusement qu’il n’a pas eu l’idée de vouloir imposer la Reine d’Angleterre comme présidente du Conseil Européen…

Chaque jours, Cameron creuse le fossé entre son île et le continent européen. S’il veut faire cavalier seul, soit. L’UE se fera un plaisir d’accueillir l’Ecosse en automne. Mais qu’il cesse de voiloir imposer à 500 millions d’Européens ses propres vues sur l’Europe. Nous, les Européens, on a voté. Si David Cameron ne comprend pas cette situation démocratique, qui n’est pourtant pas difficile à cerner (les élections, on connaît ça même au royaume britannique), c’est qu’il n’a rien compris à la culture politique européenne. Il devient lourd de devoir défendre la démocratie européenne contre un premier ministre terne qui, pour l’heure, n’a pas encore fait des choses intéressantes pour l’Europe. Dans ce contexte, il vaudrait effectivement mieux s’il quittait l’UE.