David, François, Matteo – une génération disparaît

David Cameron, François Hollande, Matteo Renzi – une génération de responsables politiques échoue et part – après avoir causé de nombreux dégâts.

Renzi (photo), Cameron, Hollande - ils jettent sous l'éponge... Foto: SPO / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Tout est en mouvement, tout change actuellement. Mais cette dynamique n’a pas encore été comprise par de nombreux responsables politique en Europe qui cherchent à se rassurer en organisant des référendums sur des sujets critiques – et qui doivent se rendre compte qu’actuellement, dès que les citoyens en ont la possibilité, ils expriment leur ras-le-bol vis-à-vis d’un monde politique qui s’est trop éloigné des réalités des peuples.

Seul Matteo Renzi pourra dire pourquoi il a organisé ce référendum du 4 décembre, visant une réforme constitutionnelle qui aurait relégué les questions européennes à un Sénat privé d’impact, en cherchant à donner un pouvoir démesuré aux partis politiques et surtout, en attachant son propre destin politique à ce référendum. La proposition de Renzi ayant été rejetée dimanche lors du référendum, Renzi a annoncé sa démission, même s’il garde ses fonctions jusqu’au vote sur le budget. Avant lui, David Cameron avait échoué en faisant pareil – et force est de constater que les peuples européens sont saturés par les partis politiques et leurs représentants. Autant le vote sur le « Brexit » que celui en Italie étaient avant tout l’occasion de désavouer les acteurs politiques – qui sont, l’un après l’autre, envoyés à la retraite.

Pourtant, ce message clair n’a toujours pas été compris au niveau de l’establishment politique qui refuse de se rendre à l’évidence – les citoyens en ont assez des systèmes politiques qui datent du millénaire dernier, qui ne reflètent en rien le monde d’aujourd’hui en pleine mutation technologique, qui ne correspondent plus aux attentes et besoins des populations. La révolution a donc commencé, paisible encore, mais le feu a déjà été mis à la mèche – nous assistons au crépuscule des dieux d’un monde anachronique. Qui lui, s’agrippe encore à ses privilèges et un concept du pouvoir totalement anachronique.

Malheureusement, ce déni des réalités conduit à l’extrémisme, car les populistes sont les seuls à miroiter aux peuples qu’ils les comprennent, qu’ils les prennent au sérieux, qu’ils veulent se battre pour eux. Même si tout le monde sait que les extrémistes risquent de mettre à nouveau le feu à la « maison Europe », le rejet d’un monde politique perçu comme corrompu et injuste est plus fort que la raison.

Ce sont les partis politiques qui s’occupent davantage des ambitions personnelles de leurs protagonistes que de la « res publica » qui portent la responsabilité de cette dégringolade de la démocratie. L’incapacité de se remettre en question est à la base de la paralysie politique, du manque de réponses efficaces aux grands dossiers de l’actualité. Les partis traditionnels se rendent de plus en plus obsolètes et ouvrent ainsi la voie aux extrémistes, au nationalisme, au repli sur soi, au rejet de l’autre – l’Europe s’est mise en route pour une nouvelle catastrophe.

Il ne reste plus beaucoup de temps aux partis de se réformer – il n’est pas midi moins cinq, mais il est midi passé. Les élections en 2017 en France et en Allemagne, mais aussi les élections européennes en 2019 constituent des échéances d’une importance suprême – si nous devions encore une fois rater ces rendez-vous, l’Europe part à sa perte. Et nous aurions regardé cette évolution sans réagir. Il est de notre responsabilité de chasser lors de ces échéances ceux qui sont en train de conduire notre continent vers une nouvelle catastrophe. Il faut se réveiller maintenant, demain il peut déjà être trop tard.

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