De la culture du débat…

Le colloque « L'Etat de l'Etat de Droit en Europe » organisé par la Fondation René Cassin vendredi à l'ERAGE à Strasbourg, était un franc succès. Avec des formats surprenants.

Un débat de grande qualité entre José Manuel Lamarque, Toma Galli, Hans-Dieter Heumann et Kai Littmann. Foto: Lidija Vizek Mrzljak

(Réd) – Le premier enseignement du colloque « L’Etat de l’Etat de Droit en Europe » vendredi à l’ERAGE était simple : La culture du débat existe encore et il ne faut pas se fier aux formats genre Hanouna, une vraie discussion est précieuse de nos jours. Comme celle de la dernière Table Ronde du colloque.

Deux journalistes et animateurs, José Manuel Lamarque (France:Info et France Inter) et Kai Littmann (rédacteur en chef Eurojournalist(e)) et deux diplomates (Toma Galli, ambassadeur de la Croatie auprès du Conseil de l’Europe et Hans-Dieter Heumann, ancien ambassadeur allemand auprès du Conseil de l’Europe) se retrouvaient sur le plateau qui, exceptionnellement, n’était pas animé par l’un des journalistes, mais par l’excellent Toma Galli. Le sujet : L’Etat de Droit et la situation en Ukraine.

Le format était séduisant car logiquement, les journalistes peuvent s’exprimer plus librement que des diplomates qui eux, ont une obligation de réserve. Par conséquent, le public pouvait suivre une discussion respectueuse et passionnante, où les 4 intervenants étaient rapidement d’accord que la situation juridique actuelle, n’offre aucune voie pour résoudre le conflit en Ukraine.

Les questions évoquées lors de ce colloque sont cruciales. Le « nouvel ordre européen » qui doit être mis en place, inclura soit la Russie, soit il érige un « rideau de fer 2.0 » pour les générations à venir. Mais est-ce qu’il faut instaurer une telle frontière entre l’Union Européenne et la Russie d’après-Poutine ? A Noël 1940, Charles de Gaulle avait surpris tout le monde au Royal Albert Hall à Londres en parlant d’une future Europe qui devait aussi inclure l’Allemagne. En 1940 ! Si les discutants n’étaient pas d’accord sur ce point, il était carrément rassurant que l’on puisse mener de tels débats dans une ambiance respectueuse, sans crier, sans que personne ne tente d’imposer sa vue aux autres. Un débat de grande qualité !

Là où tout le monde était d’accord, c’est que l’Union Européenne ne dispose pas d’instruments pour faire face aux multiples crises actuelles. Il conviendra donc de songer sérieusement à une réforme des institutions européennes qui risque, comme le montre l’actualité, de s’asphyxier dans le marais de la corruption.

Des débats comme celui-ci, on en redemande ! Pour trouver des solutions, il n’y aura que le débat et le débat doit avoir lieu dans une telle ambiance. Des colloques comme celui de la Fondation René Cassin constituent ainsi, la meilleure alternative à l’abrutissement devant le poste de télévision. Parlons, discutons et respectons-nous !

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