De la littérature portugaise en France…

Pourquoi la littérature portugaise est-elle si peu représentée en France ?

Littérature brésilienne et portugaise, de Piauí au Nordeste du Brésil et de Campo Maior au Sud-Est du Portugal dans le Haut Alentejo. Foto: Academia de Letras de Campo Maior / Wikimedia Commons / PD

(Jean-Marc Claus) – Interviewé récemment par Catarina Falcão de l’agence de presse Lusa, l’écrivain portugais Nuno Gomes Garcia, établi en France depuis plus de dix ans, soulignait le peu de représentation de la littérature portugaise en France et le manque de soutien à ses publications en « terras gaulesas » (terres gauloises). Si on la compare aux autres langues parlées et enseignées dans l’Hexagone, dont l’anglais et l’espagnol, la place de la littérature lusophone est minuscule.

Pourtant, les locuteurs ne manquent pas, tant dans les générations issues de la migration, que parmi les lycéens et étudiants apprenant le portugais par choix. De plus, quand les éditeurs acceptent de publier des ouvrages d’auteurs lusophones, ils privilégient les Brésiliens, pour l’exotisme. Ce qui n’est pas du goût de Nuno Gomes Garcia, qui, sans pour autant dénigrer les auteurs d’outre-atlantique, souhaite revenir aux sources de la langue et de la littérature.

Et c’est vrai : plus de Français ont, ne serait-ce qu’une fois, entendu parler de Miguel de Cervantes que de Luís de Camoëns ! Mais sans aller exhumer des monuments de la littérature du XVIème siècle, Jorge Semprún est plus connu que Fernando Pessoa. Ce manque de visibilité des auteurs portugais devrait, selon Nuno Gomes Garcia, attirer l’attention du Ministère de la Culture actuellement dirigé par Pedro Adão e Silva et plus largement, de l’État.

Comparant la situation de la littérature lituanienne, qu‘il connaît bien pour avoir épousé une ressortissante de ce pays balte, Nuno Gomes Garcia souligne que les états du Nord de l’Europe soutiennent massivement leurs littératures en finançant les traductions. Ce qu’il qualifie très justement de soft power. Or, au Portugal, il existe aussi un soutien, mais peu connu et le risque de publier en France est grand, a-t-il déclaré en qualité de conseiller éditorial, sa seconde activité.

Présent au LEC Festival (Festival des Littératures Européennes de Cognac) se déroulant cette année du 17 au 20 novembre, il y sera en résidence pour environ un mois, avec outre le but d’écrire, celui de sillonner la région pour se rendre dans les bibliothèques et les écoles, afin d’y promouvoir la littérature portugaise. Pour la 35ème édition de ce festival, le Portugal sera mis à l’honneur et Nuno Gomes Garcia compte bien marquer le coup, avec d’autres auteurs également invités comme David Machado, Isabela Figueiredo, Afonso Cruz et Rui Zink.

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