De l’Optimist à l’optimisme

Partie d’un Optimist dès l’enfance, pour cette année, boucler le Vendée Globe à bord d’un IMOCA, Violette Dorange nous donne des raisons de rester optimistes.

C’est avec cet Optimist, que Violette Dorange a commencé sa carrière en traversant la Manche. Foto: Jean-Pierre Bazard / Jpbazard / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Benjamine du dixième Vendée Globe, Violette Dorange va boucler, dans pas longtemps, ce tour du monde à la voile en solitaire. Révélation de la course quadriennale, partant des Sables-d’Olonne pour y revenir, après avoir doublé le Cap de Bonne Espérance et le Cap Horn, du haut de ses vingt-trois ans, la jeune Pontilabienne n’en est pas à son premier exploit. Mais cette fois-ci, l’appui d’une team communication a été déterminant, pour non seulement mettre sa performance en valeur, mais aussi révéler sa personnalité pugnace et attachante.

Pour mémoire, le 25 mai 2016, alors âgée de quinze ans, à bord d’un Optimist, elle traversait déjà la Manche en quinze heures, puis en 2017, le détroit de Gibraltar en cinq heures et vingt-sept minutes, puis en 2019, l’Atlantique lors de la Mini Transat, sans compter d’autres courses et ses six médailles ! Mais dans le civil, elle est aussi ingénieure, diplômée de l’INSA de Rennes et cerise sur le gâteau, ayant débuté l’Optimist à sept ans, elle ne souhaitait pas persévérer, mais c’est la compétition qui eut sur elle un effet galvanisant. 

Foto: Mfonzatti / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0

Foto: Mfonzatti / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0

Une compétition qu’elle ne vit pas sur le mode vieux loup de mer, au pire acerbe et au mieux ténébreux, mais à laquelle elle apporte un réel vent de fraîcheur. Et le vent, elle n’en a pas manqué durant cette course qui vit triompher le 14 janvier Charlie Dalin, son aîné de dix-sept ans. Lorsqu’en 2016, Violette Dorange traversait la Manche, il se classait second à la Solitaire du Figaro, derrière Yoann Richomme qui pour le Vendée Globe 2024, le talonna de près de vingt-trois heures. En clair, la petite skippeuse a joué dans la cour des grands, pour cette course mythique qui connût cette année six abandons, notamment celui du célèbre Yannick Bestaven, cinquante jours après le départ.

De toutes les vidéos diffusées par sa team communication, il ressort que Violette Dorange démonte tranquillement le cliché du navigateur, sûr de lui et un tantinet méprisant envers les terriens. Elle s’inscrit dans la lignée de Florence Arthaud, disparue tragiquement lors du tournage d’une émission de télé-réalité, l’année où la jeune Violette se classait à quatorze ans, quatrième au Championnat d’Europe Optimist.

Alors bien sûr, il y eut aussi Isabelle Autissier, Catherine Chabaud et Marie Tabarly, pour ne citer qu’elles. Toutes remarquables de pugnacité et attirant la sympathie, mais avec Violette Dorange, la course au large a gagné une dimension supplémentaire. Elle y aura apporté non seulement de la fraîcheur, mais aussi une grande humanité, toutes deux porteuses d’espoir. Porteuses d’espoir en l’espèce humaine et surtout en la jeunesse.

Notre société a terriblement besoin de personnes telles que cette jeune skippeuse, dans un monde dont il faut absolument casser les codes d’un certain masculinisme toxique et de l’arrivisme tant carriériste que politique. C’est juste une question de survie de l’humanité ! Souhaitons qu’elle garde bien le cap, et ne dérive pas façon Greta Thunberg, dont les prises de positions géopolitiques ont porté gravement atteinte à son combat initial, qui pouvait jusqu’alors être largement partagé.

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