Déception pour les nouveaux supporteurs de Vladimir Poutine

Malgré «l’accord de Genève», la situation dans l’est de l’Ukraine reste inchangée.

Rien n'a changé dans les bâtiments occupés par des "forces pro-russes" dans l'est de l'Ukraine. Foto: VOA / Henry Ridgwell / Wikimdia Commons

(KL) – Mauvaise nouvelle pour tous ceux qui depuis le début du conflit en Ukraine acclament Vladimir Poutine, en lui trouvant de bonnes raisons pour avoir annexé la Crimée. Après l’accord de Genève qui prévoit le désarmément des «forces armées illégales», on commence à comprendre que la Russie n’a pas parlé des «forces pro-russes» qui continuent à occuper des bâtiments publics dans l’est du pays, mais plutôt des forces armée présentes à Kiev.

Ce qui manquait à l’accord de Genève, c’était la définition de l’expression «forces armées illégales», car chacun des camps impliqués dans ce conflit entend tout à fait autre chose par cette expression. Pour le gouvernement intermédiaire à Kiev, il s’agit des forces armées dans l’est de l’Ukraine, tandis que la Russie entend par le même terme, les groupes armés à Kiev, souvent des forces de l’extrême-droite nationaliste qui représente autant un danger pour l’avenir ukrainien que l’Armée Rouge concentrée à la frontière à l’est.

Probablement, Vladimir Poutine n’avait pas envie d’être cité nominativement dans le discours pascal du Pape, probablement, il ne voulait pas s’exposer au reproche de mener une guerre pendant la plus haute fête de l’église orthodoxe qui joue toujours un rôle important en Russie. Ainsi, cet accord de Genève n’était pas beaucoup plus qu’une ruse pour calmer le jeu pendant quelques jours.

Le conflit en Ukraine reprendra dès la fin de la fête de Pâques. Personne n’est aujourd’hui en mesure de désarmer ces groupes armés en Ukraine, ni à Kiev, ni à Donezk. Et les faits parlent une toute autre langue que ce qu’on a entendu à Genève. La Russie continue à concentrer des troupes le long de la frontière (avec l’argument habituel– «pour protéger des ressortissants russes sur le territoire ukrainien»…), tandis que l’OTAN réfléchit à voix haute au stationnement de troupes et de systèmes d’armes dans des pays comme la Pologne. «Si tu veux la paix, prépare la guerre», disaient les Romains. C’est ce que font les partis de ce conflit, mais malheureusement, rien n’indiquerait qu’au moins un des partis impliqués souhaite vraiment la paix.

Il serait temps d’arrêter d’applaudir Vladimir Poutine. En attendant autre chose, le dirigeant de la Russie a annéxé la Crimée, ses troupes sèment le trouble sur le territoire ukrainien et tous les discours sur la pacification de la situation sont suivis par des actes qui indiquent le contraire de ces belles paroles.

Pour assurer que la guerre ouverte n’éclate en Ukraine, il faudra songer à une mission de hauts dignitaires politiques, religieux et autres qui se rendraient dans l’Est de l’Ukraine comme «bouclier humain» et pourquoi pas, pour surveiller le désarmément des troupes militaires et para-militaires au pays. Si jamais un tel désarmément est souhaité. Mais – tous les doutes sont permis.

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